Rencontres nationales du thermalisme dans le Puy-de-Dôme : les thermes auvergnates face à de nombreux enjeux
Les rencontres nationales du thermalisme se tiennent mercredi et jeudi à La Bourboule, dans le Puy-de-Dôme. Fréquentation en baisse, menace de moindre remboursement de la Sécurité sociale, changement climatique. Dominique Ferrandon, président du groupement d'intérêt économique Auvergne Thermale Qualité, revient sur les enjeux de la filière thermale.
La fréquentation des thermes en Auvergne est en baisse depuis le Covid, selon Dominique Ferrandon, président du groupement d'intérêt économique Auvergne Thermale Qualité. ©RCF Puy-de-Dôme/Pierre FrasiakLe monde du thermalisme s’est donné rendez-vous en Auvergne cette semaine. Les rencontres nationales du secteur se tiennent mercredi et jeudi à La Bourboule, dans le Puy-de-Dôme. Fréquentation, menace de moindre remboursement, difficultés de recrutement, changement climatique. Dominique Ferrandon, président du Groupement d'Intérêt économique Auvergne Thermale Qualité et directeur des thermes de Royat, détaille les enjeux.
2025 ne sera pas le meilleur cru
Le premier constat est celui d'une fréquentation en baisse depuis la période du Covid et "2025 ne sera pas le meilleur cru", assure Dominique Ferrandon, avec une baisse de 6 % de la fréquentation.
Certains stations, comme celle du Mont-Dore, s'en sortent mieux que d'autres. Mais la baisse de fréquentation est globalement généralisée.
20 à 25 % des curistes touchés par la baisse envisagée du remboursement des cures pour les affections de longue durée
À cela s'ajoute la menace d'une diminution de la prise en charge des cures pour les personnes atteintes d'affections de longue durée. Celle-ci passerait de 100 % à 65 %. Une mesure justifiée par des besoins d'économie dans le budget de la Sécurité Sociale.
"Cela représente 20 à 25 % de nos curistes", assure Dominique Ferrandon. Pour eux, le reste à charge augmenterait "de l'ordre de 200 à 250 euros pour la cure", si la mesure est adoptée, et passerait de quasiment 110 euros à entre 300 à 400 euros.
"Un mauvais calcul", selon le directeur du GIE Auvergne Thermale Qualité, puisque "les gens qui font des cures sont globalement moins consommateurs de médicaments et de frais de santé derrière". Par ailleurs, Dominique Ferrandon assure que "mathématiquement le thermalisme coûte moins qu'avant les années Covid", avec baisse de 20 à 25 % de la fréquentation entre 2019 et aujourd'hui.
Le changement climatique et le recrutement de médecins thermaux : deux enjeux pour les entreprises thermales
Lors de ces rencontres nationales, deux sessions plénières autour du changement climatique et de ses conséquences pour le thermalisme sont au programme. En Auvergne, Dominique Ferrandon assure qu'il y a encore "un peu de temps" avant de subir les conséquences du changement climatique.
À Royat, où il dirige les thermes, les sources "n'ont pas varié de débit, pas varié en température - sauf une source qui s'est réchauffée d'un ou deux degrés - et elles n'ont pas varié en composition depuis des années".
L'enjeu de la profession, c'est aussi de faire face à "une pénurie et une raréfaction du paysage médical dans les stations thermales". Pour cela, le GIE Auvergne Thermale Qualité a lancé des "journées de recrutement de médecins thermaux". Selon Dominique Ferrandon, c'est un "enjeux de présence médicale et surtout de promotion et de développement de la médecine thermale".
Autant de sujets qui seront sans nul doute au cœur des discussions ce mercredi et jeudi à La Bourboule.


Chaque jour à 6h35 et 7h33, rencontre avec un acteur auvergnat qui fait l'actualité.


