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Journée mondiale des Zones humides : Le projet de la Narse de Nouvialle divise toujours
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Journée mondiale des Zones humides : Le projet de la Narse de Nouvialle divise toujours

Un article rédigé par Cédric Bonnefoy - RCF Haute-Loire, le 2 février 2022  -  Modifié le 2 février 2022

Une marche partira à 14 heures ce mercredi depuis la Narse de Nouvialle. Objectif pour le collectif d'opposants : communiquer sur un projet de carrière qui inquiète les habitants et divise les élus locaux. 

La narse de Nouvialle s'étale sur près de 400 hectares. ©Collectif pour la narse de Nouvialle La narse de Nouvialle s'étale sur près de 400 hectares. ©Collectif pour la narse de Nouvialle

Il y a urgence pour l'entreprise Imerys. Elle emploie aujourd'hui une cinquantaine de personnes sur son site situé près de Murat. Oui mais voilà, d'ici 2027, le gisement actuel de diatomite sera épuisé. "La narse de Nouvialle est le seul gisement possible en Europe" explique Sandrine Péraud-Dégez, elle gère une douzaine de sites du groupe dont celui de Murat. Cette ressource naturelle est utilisée notamment dans le domaine de la santé et de l'agroalimentaire. "Elle a un pouvoir de filtration exceptionnel". 

Sauf que ce projet divise. Sept cents habitants se sont réunis en collectif pour défendre cette narse de Nouvialle. Le site est classé Natura 2000. Les opposants craignent une défiguration complète du paysage si ce projet de carrière voit le jour. Pour Émile Dupuy, l'une des porte-paroles du collectif ce combat "est le symbole de la transition écologique à accomplir". Depuis plusieurs mois, le collectif communique autour du projet pour faire entendre sa voix. 

Les élus locaux prennent position

Un tel projet suscite forcément l'attention des collectivités locales. Sauf que la situation est encore bien plus compliquée. L'entreprise Imerys est implantée au sein d'Hautes Terres Communauté, la narse sur Saint-Flour Communauté. Les élus locaux ne se sont pas encore mis d'accord. Certains privilégient les emplois sur le territoire. Sandrine Péraud-Dégez met en garde. Si la carrière de la Narse de Nouvialle n'ouvre pas "une cinquantaine d'emplois sera menacée". Quand d'autres comme Christophe Vidal ne veulent pas de ce projet sur le site.

Celui qui est aussi maire de Valuéjols, une des trois communes où est implantée la narse, et vice-président de Saint-Flour Communauté explique que pour la collectivité "la carrière c'est non". Une situation complexe d'autant plus que le préfet de Région a validé le principe d'une implantation au sein de la narse, via le schéma régional des carrières. 

Des garanties proposées par Imerys jugées insuffisantes 

Les élus commencent à enclencher des actions pour revoir ce schéma. Le conseil municipal de Valuéjols vient par exemple de voter une demande de recours gracieux auprès du préfet de Région. Christophe Vidal espère pouvoir poser des questions et être entendu. Du côté d'Imérys on tente de rassurer sur le projet. Sandrine Péraud-Dégez explique que la carrière ne "concerne qu'une infime partie de la narse, 2.5% de la surface totale". Pas suffisant pour le collectif et une partie des élus. "Si on creuse un trou de 70 mètres de profondeur, il y aura forcément des impacts sur la faune et la flore" argumente Émile Dupuy. 

L'ouverture de la carrière, si elle a lieu, n'est pas prévue avant plusieurs années. Imerys dit être toujours ouvert à la discussion sur le projet. Notamment sur le point des compensations. Par ailleurs, une autre entreprise s'est également positionnée pour exploiter la narse de Nouvialle. Le collectif veut alerter sur ce projet. Tandis que les élus chercheront, sans doute, un compromis. Le dossier est donc loin d'être fini. 

 

 

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