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Journalistes, comment informer en temps de guerre?

RCF,  -  Modifié le 24 juin 2021
Le Temps de le dire Journalistes, comment informer en temps de guerre?
Le corps de Stephan Villeneuve vient d'être rapatrié. Il est l'un des journalistes français morts la semaine dernière après une explosion à Mossoul, une zone difficile pour les journalistes.
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Comment raconter la guerre en Irak? Comment informer par temps de guerre? Lundi 19 juin, deux journalistes français et leur fixeur irakien sont morts à Mossoul, dans le nord de l’Irak.
 

'Mossoul, c'est une zone difficile pour la couverture médiatique'

 

Mossoul, terrain difficile

On a beau être un journaliste aguerri, en zone de guerre le risque zéro n'existe pas. Et 'Mossoul, c'est particulier, comme le dit Alexandra El Khazen, c'est une zone difficile pour la couverture médiatique.' Surtout la vieille ville, véritable dédale de ruelles étroites, où 'les journalistes ne sont pas à l'abris de mine, de voiture piégée, de kamikazes, de drones qui lancent des grenades'. Les journalistes français et leur fixeur se sont fait piégés alors qu'ils étaient dans l'une de ces rues, au lendemain du début de l'assaut final des forces irakiennes sur la vieille ville, dans la partie occidentale.

Voilà maintenant un peu plus de neuf mois que l’armée irakienne, soutenue par la coalition internationale tente de reprendre Mossoul, la grande cité du nord de l’Irak dont l'organisation Etat islamique s'est emparée en juin 2014. À ce jour ils ne resterait qu’une poignée d’homme fidèles à Daech, sur une portion d'un kilomètre carré. Quant à la ville, c'est en grande partie un champ de ruines.

Ces derniers jours, ces dernières heures, sont particulièrement féroces. Sous une température qui dépasse les 40°, les bombardements continuent de provoquer de nombreux morts et de nombreux blessés. Il y a les civils tentes de fuir et t les djihadistes qui n’ont plus rien à perdre. Les soldats de l’armée irakienne, qui sont épuisés.
 

'Les journalistes ne sont pas censés être là pour mourir'

 

Hommage à Véronique Robert, Stephan Villeneuve et Bakhtiyar Haddad

Depuis qu'on a appris leur mort, les hommages se succèdent. La journaliste Véronique Robert qui a été grièvement blessée lors de l'explosion du 19 juin, est décédée samedi 24 juin alors qu'elle avait été rapatriée en France. Elle avait 54 ans. La mort de Stephan Villeneuve, 48 ans, journaliste reporter d'images, a été annoncé le lendemain de l'explosion. Leur fixeur, le Kurde Bakhtiyar Haddad, est mort sur le coup à 41 ans. Ils préparaient un reportage sur la bataille de Mossoul et la traque de djihadistes français pour l'émission 'Envoyé spécial' de France 2.

Deux autres reporters ont été blessés, dont Samuel Forey, journaliste free lance basé au Moyen Orient, qui travaille notamment pour Le Figaro, a aussi été blessé. Bakhtiyar Haddad était bien connu des médias français. En tant que fixeur, il jouait rôle crucial sur place, avec une connaissance de la langue et du terrain, il servait de guide et de passeur aux journalistes.

 


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Pourquoi ça nous touche

Comme le dit Yann Mens, quelque part, 'les journalistes ne sont pas censés être là pour mourir'. Avec leur mort, c'est comme si on découvrait que la guerre tue vraiment. Ils ont des noms et des visages qui nous ressemblent, ce qui 'crée une proximité qu'on a moins avec les belligérants ou les civils'.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le Temps de le dire

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