JO 2024 : « il y a beaucoup plus de pratique spirituelle dans le sport que dans les autres milieux »
Rencontre avec Emmanuel Gobilliard, évêque de Digne et délégué de la Conférence des évêques de France (CEF) pour les Jeux-Olympiques de Paris 2024, au micro de Corentin Dubois à la chapelle des sportifs de Notre-Dame de Fourvière (Lyon).
RCF : Expliquez-nous votre rôle en tant que délégué de la Conférence des évêques de France (CEF) pour les Jeux-Olympiques de Paris 2024 ?
Emmanuel Gobilliard : Je suis élu par la Conférence des évêques de France pour faire un lien entre l’Église et les Jeux Olympiques. Il y aura une aumônerie au village olympique avec une quarantaine d’aumôniers catholiques. Les cinq grandes religions seront présentes : l’Islam, le Judaïsme, le Bouddhisme, l’Indouisme et le Christianisme et tout ça aux services des athlètes et de leurs équipes.
RCF : Pourquoi c'est important que l’Église soit présente pour les Jeux Olympiques 2024 ?
Emmanuel Gobilliard : pour moi, l’essentiel est de faire vivre ces Jeux Olympiques aux plus grand nombre et en particulier aux personnes de la rue. C’est ma mission avec les Holy Games de pouvoir obtenir des places pour des personnes dans le besoin, de pouvoir organiser des fans Zones, des rencontres sportives dans les paroisses partenaires. Pour que ce soit une fête pour tout le monde.
RCF : Les JO, ça intéresse l’Église ?
Emmanuel Gobilliard : Oui, comme toute les activités humaines, cela intéresse l’Église de la même manière que le Christ était intéressé par les activités humaines lorsqu’il était parmi nous. Il allait rencontrer toutes les personnes de tous les villages sans exception et cette dynamique d’aller vers les gens du monde du sport est une dynamique profondément chrétienne.
RCF : Quelles convergences voyez-vous entre le sport et la foi ?
Emmanuel Gobilliard : Oui ! Dans les valeurs. C’est-à-dire que deux équipes se battent loyalement avec des règles et un arbitre pour éviter des affrontements à l’extérieur. L’esprit olympique correspond bien à cette façon de se battre sur le terrain et en dehors d’être des frères. D’ailleurs, pour moi, la fraternité du sport est la valeur la plus importante dans le milieu du sport.
RCF : Est-ce que pour certains sportifs de haut niveau, la foi a une place très importante dans leur quotidien ?
Emmanuel Gobilliard : Oui, je suis même étonné de voir qu’il y a beaucoup plus de pratique spirituelle dans le milieu du sport professionnel que dans les autres milieux, comme si, derrière tout ça, il y avait un besoin de vie spirituelle profonde. Il y a une soif très profonde du sportif de haut niveau d’avoir le regard sur la globalité de la personne, de ne pas la réduire à sa dimension sportive. La foi a un rôle très important dans ce domaine et de nombreux sportifs ont besoin de ce soutien spirituel.
RCF : Va-t-il y avoir une montée en puissance de l’Église et du Holy Games avec tous ces jeunes qui seront mobilisés ?
Emmanuel Gobilliard : Oui ! Je suis très heureux et très fier de pouvoir compter sur de nombreux bénévoles et je les remercie beaucoup. 2 300 jeunes et parfois moins jeunes mais bénévoles qui seront là au Holy Games (19 juillet au 8 septembre 2024) pour accueillir les touristes aussi bien que les sportifs. Il y a vraiment un vivier de personnes qui sont très généreuses et que je remercie. Cela va être un événement très important pour eux. On sera présent aussi sur le terrain médiatique et de nombreuses messes seront diffusées.
RCF vit grâce à vos dons
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !