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RCF Jean-Pierre Bacri, le râleur au grand coeur
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Jean-Pierre Bacri, le râleur au grand coeur

Un article rédigé par Valérie de Marnhac - RCF,  -  Modifié le 29 juin 2021
La Chronique Cinéma Jean-Pierre Bacri, le râleur au grand coeur
Valérie de Marnhac rend hommage à l'acteur emblématique, mort lundi dernier. Retour sur sa très riche carrière et son duo mythique avec Agnés Jaoui.
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Nous perdons un artiste et un homme qui aura marqué le cinéma français, en incarnant cet archétype du râleur bougon au grand cœur dans lequel finalement on aime bien se retrouver. 

On se souvient, évidemment, de ses comédies doux-amères, jouées et écrites avec sa complice de toujours, Agnès Jaoui. Qui épinglent si bien tous les petits travers de nos quotidiens et nos hypocrisies, comme dans "Cuisine et dépendances" en 1992, "Un air de famille", ou dans "Le goût des autres", leur grand succès populaire, sur ce chef d’entreprise sans culture qui se heurte au snobisme et au mépris d’un petit cercle d’intellectuels parisiens. 

Ils vont écrire ensemble neuf scénarios et recevoir quatre César. À propos d’Agnès Jaoui, il parle de la "rencontre de sa vie". Il partage avec elle un grand sens de l’observation, un regard caustique voire cruel sur nos contemporains, mais toujours empreint de respect et de tendresse pour la nature humaine. Ce qui fait qu’on les aime et qu’on aime leurs personnages malgré leurs défauts !

Jean-Pierre Bacri est né en Algérie dans une famille juive. Il jouera à ses tout-débuts dans le film "Le grand pardon" d’Alexandre Arcady. Mais il refusera ensuite systématiquement tous les rôles de "pied-noir" qu’on lui proposera. Et il a toujours revendiqué haut et fort cette liberté. Il jouera ensuite avec des réalisateurs aussi différents que Luc Besson pour "Subway" en 1985, avec Diane Kurys, deux fois dans "Coup de foudre" en 1983 et dans "La Baule les Pins" sept ans plus tard, et aussi avec Cédric Klapisch, Alain Resnais, ou Claude Berri.

En arrivant à Paris à 23 ans, il avait commencé par le théâtre. C’est dans cette ville qu’il a révélé sa passion pour les textes et pour les planches où il jouera toute sa vie (il a reçu en 2017 le Molière du meilleur acteur pour son rôle de Chrysale dans "Les femmes savantes"). Une passion aussi qu’il avait pour l’écriture, et pour les dialogues. Il a un vrai sens du rythme des mots, et du tempo des phrases, il alterne des restes de bégaiements avec ses emportements et ses coups de gueule, de manière très naturelle. 

Jean-Pierre Bacri a été six fois nommé aux César dans la catégorie "meilleur acteur". Mais il a obtenu la statuette pour un second rôle. C’était pour "On connaît la chanson", film écrit à partir de paroles de chansons françaises. 

"On connaît la chanson" est diffusé ce soir sur France 2 dans une programmation spéciale, précédé du "Goût des autres" à 20h55. 

Cette chronique a été réalisée en partenariat avec SIGNIS Cinéma.
 

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Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La Chronique Cinéma

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