Jeanne Jugan, fondatrice des petites soeurs des pauvres
C'est à Saint Malo justement, que Jeanne Jugan a commencé son oeuvre. A l'occasion de la septième des #EscalesRCF de l'été, focus sur la fondatrice des Petites sœurs des pauvres.
"Lorsqu’elle est adulte, elle va devenir domestique d’une dame, Mademoiselle Lecoq, auprès de laquelle elle va passer douze ans. Cette dame était proche des pauvres, elle les visitait régulièrement. Et elle emmène Jeanne avec elle pour les visiter. C’est là que Jeanne Jugan va commencer à travailler auprès des pauvres. Lorsque cette femme meurt en 1835, Jeanne devient journalière, travaille pour des familles aisées de St Malo. Et c’est là qu’elle va commencer à travailler seule pour les pauvres. En particulier durant l’hiver 1839 où elle va recueillir une femme aveugle chez elle, elle va lui laisser son lit. Et son action va prendre de l’importance progressivement" explique l'historien Samuel Gicquel.
"L’esprit de la congrégation naît à ce moment-là quand Jeanne Jugan se met à aider les pauvres. Sur les circonstances précises de la naissance de la congrégation, plusieurs versions ont circulé. Jeanne Jugan a joué un rôle central dans cet apostolat des pauvres à Cancale ou à St Malo. Elle a donné naissance aux petites sœurs des pauvres. Mais il est probable que son image à l’époque ne collait pas tellement à l’histoire que l’on avait envie de raconter, parce que Jeanne Jugan est une domestique âgée, une fille de marin, semi-laïque, quelqu’un de plutôt autonome par rapport au monde clérical de l’époque. Il est assez logique qu’à l’époque, on ait tordu la réalité, et on ait préféré mettre en avant la figure cléricale du vicaire qui accompagnait la naissance de la congrégation" ajoute-t-il.
"Très rapidement, Jeanne Jugan n’est plus au premier plan. Le petit groupe de départ s’est inspiré de la règle de Saint Jean de Dieu. Il a donné naissance à une congrégation en 1842, les servantes des pauvres. Elle va devenir les sœurs des pauvres en 1844. Au tout début, Jeanne Jugan en est la supérieure. Mais dès l’année suivante, on va annuler son élection et imposer une jeune femme, qui prend la place de Jeanne Jugan" conclut Samuel Gicquel.
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