D’un côté, Donald Trump a été sanctionné et les républicains ont perdu la Chambre des représentants. De l’autre, il a été en partie renforcé au Sénat. D’où la satisfaction affichée par le président américain. Pour ce qui est des démocrates, Nancy Pelosi a promis de restaure les contre-pouvoirs institutionnels tout en appelant les Américains au rassemblement.
"Chacun revendique la victoire et les démocrates ont raison de dire qu’ils ont gagné puisqu’ils ont la Chambre des représentants, mais c’est une victoire en trompe-l’œil puisque Donald Trump peut dire maintenant qu’il a une majorité au Sénat, ce qui est totalement nouveau. Cela lui donne une légitimité politique. Souvenez-vous, en 2016, on disait qu’il avait été élu par hasard contre le parti républicain. Aujourd’hui, les élus républicains qui sont au Sénat sont des trumpistes" explique Jean-Eric Branaa, spécialiste des États-Unis, maître de conférences à l’Université Paris II Assas.
"En réalité c’est un vote local et ceux qui se sont fait élire à la Chambre des représentants se sont fait élire dans leur circonscription en se faisant connaître des électeurs, en leur parlant de leurs préoccupations, avec des campagnes très locales. C’est ça qui explique la victoire des démocrates à la Chambre des représentants. En revanche le référendum national que voulait à la fois Donald Trump et les démocrates n’a pas fonctionné pour ces derniers. Là aussi il revendique la victoire" ajoute Jean-Eric Branaa.
"On va avoir deux années compliquées avec une opposition assez féroce. On retient quand même que les démocrates ont une difficulté. Désormais ils ont des élus très progressistes qui viennent de faire leur entrée à la Chambre, et cela change la donne car le parti démocrate est très divisé en son sein, ce qui risque de compliquer sa marche de manœuvre" lance encore ce spécialiste des Etats-Unis.
"On dit toujours que les élections de mi-mandat marquent l’entrée en campagne de l’élection présidentielle. Et on entend aux Etats-Unis dans les commentaires le mot 2020 qui revient tout le temps. C’est effectivement la préoccupation de chacun. Le gros avantage de Donald Trump est alors qu’il était le candidat trublion en 2016, il sera en 2020 le président sortant. C’est ce qui change tout. Pour les démocrates, ils n’ont encore ni leader, ni programme, et il devient urgent pour eux de trouver et l’un, et l’autre" conclut Jean-Eric Branaa.
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