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"Je te faisais confiance", un film pour dénoncer le harcèlement scolaire
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"Je te faisais confiance", un film pour dénoncer le harcèlement scolaire

Un article rédigé par Marius Rolland - RCF Bordeaux, le 16 janvier 2023  -  Modifié le 18 janvier 2023

Près d'un enfant sur dix est harcelé chaque année à l'école. Dans cette édition du "18/19 en Nouvelle Aquitaine", nous recevons Maxime Jouet, réalisateur d’un film sur le harcèlement scolaire intitulé "Je te faisais confiance". Il a été tourné dans plusieurs établissements scolaires de Poitiers, et est diffusé depuis sa sortie en 2021 au cours de ciné-débats avec les spectateurs pour discuter de ce sujet qui, selon l'UNESCO, concerne plus de 30% des élèves dans le monde.

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Comment vous est venue l'idée de faire un film sur le harcèlement scolaire ?
L'idée a germé à mes 17 ans. J'ai été témoin de harcèlement. À l'époque, on en parlait pas. Je n'ai rien fait. J'ai regardé, et j'ai parfois même rigolé. Puis j'ai compris l'impact que ça pouvait avoir.
Je voulais sensibiliser mes camarades. Mon travail a commencé en me renseignant notamment sur l'histoire de Marion Fraisse, une jeune fille qui s'est suicidée et qui avait pendu son téléphone à côté d'elle, pour nous montrer que les réseaux n'étaient pas si sociaux. 

Et puis j'ai contacté tout un tas de personnes : des psychologues, des majors de gendarmerie, et beaucoup d'anciennes victimes. J'ai recréé une histoire. Donc c'est une fiction, inspirée de faits réels. On se rapproche des émotions que peuvent ressentir des victimes de harcèlement.


Est-ce que ce film est un outil pédagogique ?

L'objectif était de sensibiliser, donc oui. Je l'avais créé pour des collégiens, ou des lycéens. Mais en réalité, nos ciné-débats touchent surtout les parents. Ils se posent tout un tas de questions. Ils ont peur pour leurs enfants. "Qu’est-ce que je peux faire si mon enfant est victime de harcèlement ? Si mon enfant est harceleur, est-ce qu'il y a des signes ?"...

Quelles sont les réactions que vous recevez ?

C'est un film qui est dur, tout à l'image du harcèlement. Je n'y suis pas allé par quatre chemins. Ca retourne un peu. L'objectif était de créer un électrochoc. Il y a des ados qui vont pleurer, mais d'autres à qui ça va faire du bien, et qui vont se dire "je prends conscience que je suis normal, et que ce qui m'est arrivé ce n'est pas normal". Certains prennent la parole et nous disent "je viens de me rendre compte que j'ai harcelé quelqu'un, et je ne le savais pas". 

Depuis mars 2022, le harcèlement est reconnu comme un délit. C'est une réelle avancée ? 

Je suis toujours partagé [par ce] volet répressif. Quand on a 12, 13, ou 14 ans, on ne se rend sûrement pas compte du mal qu'on fait à ses camarades. Le fait que ce soit puni par la loi, et qu'il soit question d'une peine d'emprisonnement et d'une amende à payer, j'ai du mal avec ça. Ce sont des personnes qui souffrent elles aussi très souvent de quelque chose. Je pense qu'il faut nuancer le tout, et proposer des accompagnements plutôt que des sanctions.  

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