Manche
Que serait Jazz sous les pommiers sans ses bénévoles ? Alors que le festival de jazz coutançais a commencé le samedi 24 mai 2025, coup de projecteur sur le rôle primordial des bénévoles pendant cette semaine.
Coutances vit depuis le samedi 24 mai au rythme de la musique jazz. Jusqu’au week-end de l’Ascension, les concerts se succèdent et les rues s’animent. L’année dernière, près de 70 000 personnes avaient participé au festival Jazz sous les pommiers. Pour assurer le bon déroulement de cette 44e édition, pas moins de 500 bénévoles sont engagés pendant la semaine.
Catherine Laurence fait partie des bénévoles depuis une dizaine d’années. Elle se définit comme une « petite main » avec des missions très variées : « Je vais accompagner un artiste pendant deux jours, faire un peu de billetterie, un peu de parking à vélo, et aussi l’accueil du public dans les rues ». Les bénévoles les plus nombreux sont ceux qui accueillent le public dans les salles de concert. « Pour chaque concert à Marcel Hélie, une vingtaine de bénévoles est mobilisée », explique Gilles Boulon-Lefèvre, engagé depuis plus de 30 ans dans l’organisation du festival. Ils sont également nombreux au foyer restauration pour nourrir les bénévoles et les artistes. « Il y en a aussi qui assurent le transport des artistes, vont les chercher à l’aéroport ou à la gare, les accompagnent à leur hôtel, les emmènent à leur salle de concert… », poursuit Gilles Boulon-Lefèvre.
Parmi les nouvelles missions qui reviennent aux bénévoles : la récupération des consignes. Comme la plupart des festivals, Jazz sous les pommiers essaye de réduire son impact écologique. Cette année, tous les restaurateurs exposants utilisent des contenants réutilisables. Les visiteurs achètent leur repas avec un emballage consigné qu’ils vont ensuite déposer aux stands de récupération tenus par des bénévoles.
Enfin, on ne peut parler des bénévoles sans évoquer ceux qui sont mobilisés toute l’année pour organiser l'événement. Le Comité coutançais d’action culturelle (CCAC) qui porte l’organisation du festival est composé d'une vingtaine de bénévoles et de cinq permanents. Il se réunit une fois par mois pour prendre les décisions concernant la programmation, les transports, la restauration... Et pour assurer la relève, un système d’accompagnement a été mis en place pour les volontaires de moins de 18 ans. Les mineurs ne peuvent pas encore être bénévoles, mais peuvent accompagner un bénévole majeur ; un système qui fonctionne puisque la plupart d'entre eux deviennent bénévoles à leur majorité.
Depuis quelques années, des migrants accompagnés par l’association Solidarité sous les pommiers sont également bénévoles. « Dans l’association Solidarité sous les pommiers, on a le souhait de les intégrer le plus possible à la population coutançaise », explique Catherine Laurence, membre de cette association d’aide aux migrants. Pendant le festival, elle est chargée d’accompagner onze demandeurs d’asile, pour leur montrer les lieux, les aider à s’organiser. « Pour eux, c’est super parce que ça leur permet de découvrir la ville, et surtout, ils se sentent utiles, car ils n’ont pas le droit de travailler pour l’instant. Et puis les échanges avec les autres bénévoles et le public qu’ils rencontrent sont très enrichissants. J’en vois qui ont été bénévoles l’an dernier qui saluent des Coutançais dans la rue, ça, c’est une super réussite. Ils créent des relations avec les Coutançais, ce qui n’est pas si facile que ça en dehors de cet événement. »
Ils créent des relations avec les Coutançais, ce qui n'est pas si facile que ça en dehors de cet événement.
Pour Gilles Boulon-Lefèvre, la présence des bénévoles n’a pas qu’une utilité fonctionnelle : « Cette organisation qui mixe les bénévoles et les permanents irrigue la ville. Il y a une porosité importante entre la société civile et l’organisation. Les bénévoles sont des gens du cru, ils racontent les coulisses du festival chez eux. Leur présence et leurs fonctions très importantes a concouru à l’acceptation du festival par les Coutançais », analyse celui qui a été pendant 30 ans président du Comité coutançais d’action culturelle.
Leur présence et leurs fonctions très importantes a concouru à l’acceptation du festival par les Coutançais
En contrepartie de leur participation, les bénévoles peuvent assister aux concerts gratuitement. Ce volontariat leur permet surtout de vivre le festival autrement et de nouer des relations. « Le festival est un lieu de rencontre », témoigne Catherine Laurence. Vous l’aurez compris, les bénévoles sont indispensables au festival, et le festival leur rend bien.
Chaque jour, Frédéric Suard propose une rencontre bienveillante et positive avec une association ancrée localement qui œuvre à la fraternité et au bien commun en Normandie.
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