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Israël-Palestine : « La solution à deux Etats est très difficile à l’heure actuelle »

Israël-Palestine : « La solution à deux Etats est très difficile à l’heure actuelle »

Un article rédigé par violaine Attimont - RCF Bordeaux, le 1 décembre 2025 - Modifié le 2 décembre 2025
Grand Témoin Région en Nouvelle-AquitaineTémoignage: Huda Abuarqoub, palestinienne de Cijordanie

Palestiniens et israéliens étaient réunis à Bordeaux et Cenon du 14 au 16 novembre 2025, pour participer aux “journées Israël Palestine”. Ces trois jours ont permis d’entendre des voix favorables à une solution à deux Etats, dans le conflit qui oppose Israël et le Hamas. RCF donne la parole à un des grands témoins de cette rencontre, Huda Abu Arqoub, une palestinienne qui vit dans le sud d’Hébron. Elle a été professeur à l’université Notre Dame à Jérusalem, spécialiste des femmes dans les trois religions monothéistes.

Israël-Palestine : une solution à deux Etats est-elle possible ?Israël-Palestine : une solution à deux Etats est-elle possible ?

Malgré l’actualité tragique au Proche-Orient, des « militants » de la paix » étaient réunis pendant trois jours du 14 au 16 novembre à Bordeaux et Cenon, pour participer aux « journées Israël Palestine ». L’objectif était de faire entendre, en France, des voix différentes ; des voix qui portent une « volonté d’un avenir de paix construit en commun, fondé sur la reconnaissance mutuelle  des deux peuples ».  «Il y a autre chose à entendre d’Israël et de la Palestine  que la voix du Hamas d’une part et celle des suprémacistes israéliens d’autre part », explique Bertrand Bloch, initiateur de ces rencontres. «Dans les sociétés civiles israéliennes et palestiniennes, même si ces voix sont minoritaires, elles existent ».

Les journées Israël-Palestine ont permis d'entendre des voix différentes concernant le conflit au Proche-Orient


Le Hamas a toujours approuvé la solution à deux États

L’une de ces voix est celle de Huda Abu Arqoub, une palestinienne qui vit dans le sud d’Hébron. Elle a été professeur à l’université Notre Dame à Jérusalem, spécialiste des femmes dans les trois religions monothéistes. Huda Abu Arqoub dénonce l’idée d’une guerre religieuse. Elle explique : « Ce n’est pas un conflit entre juifs et musulmans. Il n’est pas question de Dieu. Mais les groupes religieux extrémistes tentent de détourner la religion et de faire croire qu’il s’agit de l’Armageddon. Et ce qui peut surprendre beaucoup de personnes, c’est que le Hamas a toujours approuvé la solution à deux États. Israël sous Netanyahu — pas les Israéliens, mais Israël sous Netanyahu — refuse la solution à deux États comme issue possible. »

 

 

Cette solution, même si certains la souhaitent, semble compliquée à réaliser pour  Huda Abu Arqoub. « Il est important d’être réaliste à ce stade. Si vous venez en Palestine et voyez ce qui se passe sur le terrain aujourd’hui, vous comprendrez qu’il est impossible d’avoir une solution à deux États, avec l’expansion des colonies, la violence des colons et la destruction de Gaza.»


Les checkpoints : des points de mise à mort

« Je vais vous donner un exemple concret. Yara et moi (ndlr Yara Amayra, membre de Gaza children village, était présente à Bordeaux pour les rencontres Israël Palestine) vivons dans une ville appelée Dura, dans les collines au sud d’Hébron, et nous ne pouvons littéralement pas sortir de cette ville pour emprunter une route appelée route 60, que seuls les colons sont autorisés à utiliser. Nos villes sont complètement coupées de ces routes. Nous ne pouvons pas aller à l’hôpital voisin. Les checkpoints ne sont pas comme un aéroport où vous passez simplement un contrôle. Ce sont ce que nous appelons des points de mise à mort. Ils tuent des Palestiniens là-bas, jeunes et vieux, femmes et hommes. Ils humilient les jeunes Palestiniens. J’ai vu des hommes, de jeunes hommes en Palestine, se faire battre, cracher dessus, avoir les yeux bandés, les mains menottées derrière le dos, leurs vêtements retirés. Et maintenant, nous entendons de plus en plus parler de viols de prisonniers palestiniens, hommes et femmes, dans ce que nous appelons des camps de concentration. Ce ne sont pas des prisons. Voilà la réalité quotidienne d’un Palestinien vivant en Cisjordanie.»


Nous continuons à nous battre pour nos droits parce que nous avons foi en Dieu

Malgré cette situation critique,  Huda Abu Arqoub garde espoir. « Je pense que c’est  quelque chose que nous avons appris de nos dirigeants chrétiens. L’un d’eux est Abouna Attalah Hanna, qui nous dit toujours qu’il n’y a pas de désespoir tant qu’il y a la vie. Nous continuons à vivre. Nous continuons à nous battre pour nos droits parce que nous avons foi en Dieu. Et Dieu est espoir. Dieu est lumière. Et un jour, cette lumière fera disparaître l’obscurité qui nous entoure. » 
 

RCF en Nouvelle Aquitaine
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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