Irma: le bilan, un an après l'ouragan
L'enfer sur Terre. Un paysage de fin du monde. C'est ainsi que les habitants des îles Saint Martin et Saint Barthélémy ont décrit le passage de l'ouragan Irma. Pendant 33 heures, les vents ont soufflé à 300 km/h, avec des pointes allant jusqu'à 375 km/h. C'est ce que l'on entend dans cette vidéo, enregistrée par une caméra positionnée à Maho Beach, près de l'aéroport international de St Martin, avant d'être finalement arrachée par l'ouragan.
Irma: 30.000 personnes sinistrées
Un an plus tard, le souvenir de cette nuit du 5 au 6 septembre 2017 ne s'est pas effacé. C'est ce dont témoigne le père Marcin Karwot, curé de la paroisse de Saint-Martin. Et pour y faire face, le Secours populaire, présent sur place depuis le passage de l'ouragan, et Saint-Martin Santé proposent des ateliers de gestion du stress.
Des ateliers à destination particulièrement des enfants. Car le Secours populaire s'est rapidement rendu compte notamment à Saint Martin, que les enfants avaient désormais peur de l'eau, de la mer, peur d'aller se baigner. L'association a donc voulu leur venir en aide. C'est ce qu'explique Corinne Makowski, secrétaire nationale du Secours populaire en charge des solidarités internationales.
30.000 personnes sinistrées ont été soutenues par le Secours populaire et ses partenaires depuis septembre 2017 à Saint Martin (côté français et hollandais), mais aussi en Guadeloupe, à la Dominique, à Anguilla, à Cuba et au Mexique, également touchés par cet ouragan.
Une difficile reconstruction matérielle
Il y a la reconstruction psychologique, mais aussi la reconstruction matérielle. Et là, tout dépend de quelle île on parle. Si à Saint-Barthélemy, les stigmates d'Irma ont quasiment disparu, ce n'est pas le cas à Saint-Martin, où malgré les 493 millions d'euros engagés par l'Etat, la reconstruction est plus lente. Plusieurs raisons l'expliquent. Tout d'abord, évidemment, les entreprises de BTP locales ont été débordées par la demande. Et puis, les assurances ont mis du temps à verser les indemnisations. On estime à 38% la part des habitations reconstruites à Saint-Martin, et à 60% à Saint Barthélémy.
Irma est d'ailleurs la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire de l’assurance outre-mer. Près de 1,3 milliard d'euros d'indemnisations ont due être versées. Mais les habitants qui n'étaient pas assurés se sont vus contraints de réparer eux-mêmes leur maison ou leur commerce, or ils ont souvent manqué de moyens et de matériaux.
Les règles d'urbanisme ont changé
Autre difficulté : les nouvelles règles d'urbanisme et de construction ralentissent également la reconstruction. Car il a fallu tirer les leçons d'Irma. 85% des constructions privées sur l'île de Saint Martin, avant l'ouragan, ont été réalisées sans permis. La collectivité de Saint-Martin a donc mis en place une police de l'urbanisme, une brigade qui passe l'île au peigne fin pour surveiller la reconstruction. A sa tête, Vincent Rodriguez. Il lui faut, avec ses trois collègues, changer les mentalités des habitants de l'île.
Pour le délégué interministériel à la reconstruction, Philippe Gustin, il faut effectivement tirer les leçons d’Irma et construire autrement. Un chantier néanmoins avance plus vite que les autres de par son importance, celui de l'enfouissement du réseau électrique. Tout sera sous terre a priori d'ici un an et demi, ce qui devrait permettre d'éviter une coupure générale en cas de nouveau cyclone.
Philippe Gustin, délégué interministériel à la reconstruction:
Prier pour les îles meurtries par Irma
C'est donc une journée particulière qui s'ouvre jeudi 6 septembre, dans le souvenir d'Irma. Une prière spéciale va avoir lieu pendant la messe du matin, célébrée à Saint-Martin par le père Marcin Karwot. Il va notamment prier pour la reconstruction des églises qui restent endommagées un an après le passage de l'ouragan.
A noter qu'un an après le passage de l'ouragan, Emmanuel Macron se rendra fin septembre aux Antilles. Le chef de l'Etat s'était rendu sur place une semaine après le passage de l'ouragan, il s'était engagé à y revenir un an après.
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