40 000 euros. C’est le montant de la subvention que la majorité régionale de Christelle Morançais a accordé à l’institut Confucius des Pays-de-la-Loire situé à Angers. De quoi faire tousser une nouvelle fois l’opposition socialiste, emmenée par le député Guillaume Garot, qui rappelle les accusations et les soupçons dont font l’objet les 17 instituts Confucius de France, sans compter les 508 autres à travers le monde. Benoît Pilet, adjoint au maire d’Angers et président du conseil d’administration a souhaité répondre à cette polémique et défendre l’institut Confucius d’Angers.
Officiellement, il s’agit d’un institut de diffusion de la langue et de rayonnement de la culture chinoise, à l’image de son homologue l’Alliance Française, mais que certains voient, depuis sa création en 2004, comme, au mieux, un outil de propagande au service du parti unique, au pire, comme un véritable nid d’espions. Une mission d’information sénatoriale est d’ailleurs en cours depuis le 1er septembre sur les influences étatiques extra-européenne dans le monde universitaire français et plus particulièrement concernant les Instituts Confucius.
Sur les 40 000 euros de cette subvention au profit de l'institut Confucius d'Angers, il faut compter 39 000 euros pour abonder un budget annuel de 300 000 euros et 1000 euros de plus par an. « Ces 1000 euros correspondent à la somme que la Région doit verser pour avoir sa place au conseil d'administration de l'institut et c'est une particularité de l'institut Confucius d'Angers, de ne pas être administré au sein d'une université comme d'autres peuvent l'être en France, mais par des institutions publiques comme la ville d'Angers, Angers Loire Métropole, la région des Pays-de-la-Loire, la CCI de Maine-et-Loire, l'université d'Angers et l'UCO » explique Benoit Pilet, président du conseil d’administration.
Malgré cela, celui qui est aussi conseiller municipal à Angers en charge de l’International n'est pas dupe. Benoît Pilet est conscient d'un potentiel risque d'espionnage mais se veut rassurant. « En Pays de la Loire, nous n'avons jamais eu quelque alerte que ce soit concernant des professeurs ou des enseignants chinois de la part des Services Territoriaux avec qui nous sommes en relation constante ».
Et pour preuve qu'il n'y a jamais eu de problème de censure, le président du conseil d'administration aime à rappeler la tenue de cette conférence organisée par l'Institut Confucius d'Angers lui-même et intitulée « Institut Confucius : outil de soft power au service de la Chine ? ». « Tous le monde m'avait dit que je subirai la censure de Pékin, il n’en jamais été question » constate Benoit Pilet.
Mais à la question s'il en aurait été de même si la conférence traitait des droits humains des Tibétains et des Ouïghours ou de la liberté religieuse des catholiques de Chine, l'élu préfère rappeler que l'Institut Confucius est un « institut à vocation culturelle et non politique. Nous n'avons pas la volonté, en tant que conseil d'administration, de mettre des grains de sable là où l'on sait que sa fait polémique », préférant laisser ces sujets aux diplomates des deux pays.
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