Insécurité en France : sentiment ou réalité ?

Un classement biaisé ?

Le site Numbeo a récemment sorti un rapport sur le sentiment d’insécurité en France, qui se situe au dernier rang européen. Le constat est simple : le sentiment d'insécurité des Français ne cesse de progresser au fil des ans. Sur les 12 villes françaises présentes dans le classement, seule Strasbourg figure en bonne position. Pour Séverin Husson, "ce classement peu flatteur pour la France doit être pris avec des pincettes". Pourtant, les chiffres du ministère de l’intérieur ne mentent pas : en 2021, les coups et blessures volontaires ont connu une hausse de 12%.

À Paris spécifiquement, Sophie de Ravinel rapporte une difficulté à faire respecter l’ordre. Et dans "ordre", elle englobe la propreté. La pollution crée un sentiment de malaise ou de mal-être, qui peut avoir une incidence sur le sentiment d’insécurité. Il est, ici encore, question de la responsabilité individuelle pour mener à bien ce "travail titanesque". Pour remettre de l’ordre dans les rues des principales villes de France, "la voie est étroite : il va falloir enclencher une nouvelle vitesse sur le terrain", souligne la journaliste. 

Si le premier mandat d’Emmanuel Macron a abouti à la création de 10 000 postes de policiers et gendarmes, il reste difficile de contrôler le trafic de stupéfiants et ses conséquences. Les plaques tournantes se déplacent en centre-ville, ce qui est "un des nœuds de la situation". Les personnes impliquées sont de plus en plus jeunes, et l’aide sociale à l’enfance comme l’éducation doivent intervenir pour éviter ces problèmes. Le rapport se base sur les opinions des visiteurs. Si l’on présuppose qu'il aura une grande influence, c’est alors l’image de la France à l’international qui risque de changer. Les grands événements organisés prochainement en France, qu’il s’agisse de la Coupe du monde de rugby 2023 ou des Jeux Olympiques de 2024, vont pourtant attirer de nombreux touristes sur le territoire. Il faut ainsi "mettre en place beaucoup de mesures sur ces sujets de sécurité" et redorer le blason de la police française, selon Sophie de Ravinel.