Le RN a violemment riposté à la condamnation pour détournement de fonds publics de Marine Le Pen, qui se trouve empêchée, à ce stade, de candidater pour 2027. La justice a annoncé qu'une décision en appel devrait être rendue à l'été 2026.
Face au séisme politique engendré par la condamnation à l'inéligibilité immédiate de Marine Le Pen, la justice envisage un procès en appel rapide. Ce qui pourrait laisser une possibilité à la dirigeante d'extrême droite de participer à la présidentielle de 2027. À condition que le jugement en appel lui soit plus favorable, ce qui n’est pas acquis.
Marine Le Pen a été condamnée lundi 31 mars pour détournement de fonds publics à quatre ans de prison dont deux ferme aménagés avec bracelet électronique, et cinq ans d'inéligibilité immédiate.
Le tribunal correctionnel de Paris a jugé qu'un "système" a bien été mis en place entre 2004 et 2016 pour faire faire des "économies" au Front national (devenu RN en 2018), en payant avec l'argent du Parlement européen des assistants d'eurodéputés travaillant en réalité pour le parti.
La cour d'appel de Paris a indiqué avoir été saisie de "trois appels" après la condamnation de Marine Le Pen. Le dossier sera réexaminé "dans des délais qui devraient permettre de rendre une décision à l'été 2026", indique la cour. Soit plusieurs mois avant le scrutin présidentiel.
"C'est une très bonne nouvelle dans laquelle je veux voir le trouble qu'a créé le jugement", a réagi Marine Le Pen. La chef de fil du RN a aussi annoncé vouloir saisir le Conseil constitutionnel sur "l'incompatibilité de la décision d'inéligibilité avec exécution provisoire et la liberté des électeurs". Elle veut aussi saisir la Cour européenne des droits de l'Homme.
Depuis sa condamnation, le RN et sa figure de proue dénoncent un "scandale démocratique", et une "ingérence des magistrats". Plusieurs dirigeants politiques avaient également souhaité dès l'annonce du jugement un procès en appel rapide.
Le jugement du tribunal correctionnel de Paris a fait l'effet d'un coup de tonnerre dans le monde politique français. Certains à droite comme au sein de la gauche radicale ont regretté la décision des juges ou fait part de leur "trouble", dont François Bayrou. Le Premier ministre a toutefois apporté son "soutien" aux magistrats ayant rendu le jugement. Ils ont été cibles de violentes menaces, qui ont donné lieu à l'ouverture d'enquêtes.
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