Immigration: les collectivités appellent l'Etat au secours
Il réunit 1.500 délégués. Après des mois de crispation entre l’Etat et les collectivités locales, l’exécutif a amorcé un changement dans sa méthode de concertation. La création du ministère de plein exercice de Jacqueline Gouraud regroupant la cohésion des territoires et les collectivités marque la volonté de l’Etat de rétablir le dialogue avec les élus locaux.
À présent les départements attendent des actes sur quatre questions majeures : le financement des allocations individuelles de solidarité, l’impact de la réforme de la fiscalité locale, l’évolution des compétences et la prise en charge des mineurs non-accompagnés, de plus en plus nombreux. C’est sur ce dernier point que Maurice Thuriau interroge Dominique Bussereau, président de l’ADF.
"Ce sont des jeunes qui arrivaient autrefois de l’Est de l’Europe et qui arrivent aujourd’hui principalement de la Guinée, du Burkina Faso, du Sénégal ou de la Côte d’Ivoire, sans papiers. Ils pensent que le fait d’être mineurs fera qu’ils seront accueillis. Il y a des faux mineurs. Et il faut accueillir les autres dignement. Cela représentait l’an dernier 25.000 personnes que nous avons gardées. Beaucoup ont été reconduits. Cette année, le flux est en augmentation" explique Dominique Bussereau, qui estime à 40.000 le nombre pour 2018.
"Il n’y a pas que le coût. L’Etat n’est pas très généreux, et paye à peine 14% du coût réel, alors que l’on est dans une politique régalienne, celle de l’immigration. Mais c’est aussi un problème humain. On a des foyers de la protection de l’enfance qui les accueillent, et qu’on ne peut pas agrandir. Cela pose des problèmes de sécurité. On n’a pas toujours assez de familles d’accueil. L’aspect financier nous navre, mais aussi l’aspect humain. Sachant que ces enfants sont souvent passés par des réseaux de passeurs, qu’il ont été maltraités en Libye, violentés, emprisonnés, torturés" conclut l'élu rochelais.
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