"Il faut accepter la déception et y trouver des avantages", selon Kevin Escoffier
Lundi 21 décembre, Jean le Cam a été distingué par l’ordre du Mérite maritime, en visioconférence, depuis son bateau. Le skippeur deviendra en janvier officier de cet ordre. Une décision que Kevin Escoffier ne peut que saluer depuis la terre ferme. Durant le Vendée Globe, il a été sauvé par Jean le Cam entre le 30 novembre et le 1er décembre derniers. "Quand je vois les efforts que ça a dû demander à Jean de manœuvrer toute la nuit, c’est largement mérité", assure Kevin Escoffier.
Un sauvetage périlleux
Il faut dire que l’événement, par sa dangerosité, a soudé les deux navigateurs. "Ça part du fait que mon bateau se plie à 90 degrés dans une vague. En arrivant en bas de la vague, le nez du bateau est rentré dans l’eau. Le fait d’être plié à 90 degrés fait que l’entrée d’eau dans le bateau été très rapide", se souvient Kevin Escoffier. Les bateaux Imoca sont sensés être insubmersibles, mais seulement lorsqu’ils sont en un seul morceau, ce qui n'était pas le cas ici.
Pour Kevin Escoffier, le réflexe a été celui de sauver sa peau. "Il faut aller au plus urgent et la priorité était ma combinaison de survie. Il n’y a même pas à savoir si la course est pliée ou pas, le réflexe c’est de savoir comment on va assurer sa sécurité", confie-t-il.
Des bateaux trop rapides ?
Ce sauvetage a reposé la question de la rapidité des bateaux, jugée excessive par certains. Mais Kevin Escoffier pense que "c’est à nous de nous adapter". "Les bateaux sont peut-être pas assez constants en termes de vitesse. Il va falloir les optimiser et encadrer avec des règles. Je ne pense pas que les bateaux aillent trop vite", commente-t-il.
"Ce sont des histoires humaines qui resteront"
Aujourd’hui sur la terre ferme, Kevin Escoffier se rappelle avant tout des aventures humaines qu’il a vécues : la course en elle-même puis son sauvetage par Jean le Cam et sa cohabitation avec lui pendant quelques jours. Le skippeur de PRB a aussi passé cinq jours sur le bateau de la Marine nationale, venue le récupérer. "Ce sont des histoires humaines qui resteront. Il faut accepter la déception d’avoir abandonné et y trouver des avantages", conclut Kevin Escoffier, sourire aux lèvres.
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