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Hydrogen Business for Climate : le Nord-Franche-Comté en première ligne pour l’hydrogène

Hydrogen Business for Climate : le Nord-Franche-Comté en première ligne pour l’hydrogène

RCF Besançon Belfort Montbéliard, le 4 décembre 2025 - Modifié le 4 décembre 2025

La 5ᵉ édition du Forum Hydrogen Business for Climate a rassemblé près de 400 professionnels de France et d’Europe à l’Atria de Belfort pour débattre des enjeux industriels, économiques et environnementaux de l’hydrogène. Face aux retards structurels et aux annonces récentes de Stellantis et Alstom, les acteurs de la filière s'interrogent sa capacité à se développer, réduire ses coûts et sécuriser sa compétitivité européenne face à l'arrivée de la Chine sur ce segment. 

© RCF Belfort-Montbéliard -  Hydrogene Business for climate © RCF Belfort-Montbéliard - Hydrogene Business for climate

Une filière coincée entre ambitions publiques et retards structurels

La 5ᵉ édition du Forum Hydrogen Business for Climate s'est tenue à Belfort ce 4 décembre, réunissant près de 400 professionnels venus du Grand Est, mais aussi de l'ensemble de la France et de l'Europe. Des rendez-vous ont été organisés tout au long de la journée à l'Atria de Belfort, permettant de s'informer, d'exposer, de progresser et surtout d'échanger.

Les différents responsables politiques locaux et régionaux étaient présents, ainsi que Hydrogène France, pour évoquer les enjeux actuels de la filière, secouée notamment par les annonces récentes concernant Stellantis et Alstom. Les deux entités, implantées dans le Pays de Montbéliard et le Territoire de Belfort, ont annoncé un recul sur certains de leurs projets liés au déploiement de trains et d’utilitaires fonctionnant à l’hydrogène.

Lors des interventions du matin, les acteurs nationaux et européens ont reconnu un décalage entre les ambitions initiales et la réalité du déploiement de l’hydrogène. Les décisions tardives de l’État et de l’Union européenne ont freiné la mise en place d’une stratégie stable. Les mécanismes de soutien restent fragmentés, créant une incertitude pour les entreprises. Le coût élevé de l’hydrogène propre limite encore sa diffusion.

Les débats autour de l’hydrogène produit à partir du nucléaire ont ralenti l’adoption de règles communes. Ces lenteurs freinent la compétitivité européenne face à la Chine, qui accélère fortement sa stratégie avec des volumes industriels supérieurs. Le président de France Hydrogène, Philippe Boucly, a rappelé que la Chine devrait déployer un plan d'ici 2030, devenant un concurrent majeur pour l’Europe. Les responsables présents soulignent la nécessité d’un changement d’échelle pour réduire les coûts, soutenir la demande et éviter un décrochage industriel durable. Aujourd’hui, près de 93 % de l’hydrogène mondial reste gris, issu de la pétrochimie.

Une région comme vitrine technologique ?

Le Nord-Franche-Comté développe depuis 25 ans une série d’expérimentations structurant un écosystème hydrogène complet. Des usages concrets sont déjà déployés, comme l’extension de la flotte de bus hydrogène via Optymo à Belfort, le test imminent d’une benne à ordures ménagères et l’installation de groupes électrogènes utilisant cette énergie, rappelés par Damien Meslot, président du Grand Belfort.

Des entreprises spécialisées s’implantent ou se renforcent, notamment John Cockerill H2, Inocel, H2IS ou Inamix. Le Pays de Montbéliard Agglomération porte plusieurs projets soutenus par des financements publics et privés via France 2030. Le territoire accueille un centre d’expertise mondial, des unités de production d’électrolyseurs et des installations pilotes pour l’hydrogène vert.

Certaines communes expérimentent également l’hydrogène stationnaire pour la rénovation urbaine ou la gestion intelligente de l’énergie, comme Étupes ou Badevel. Ces initiatives valorisent le savoir-faire régional et visent à déclencher la prise de conscience et les commandes industrielles.

Un maillage industriel 

Les industriels français et européens mettent en place une chaîne de valeur solide autour de la production, du stockage et des usages. Plusieurs entreprises développent des réservoirs, des membranes ou des électrolyseurs. Des infrastructures apparaissent, comme des stations délivrant 1 tonne d’hydrogène par jour ou des gazoducs transfrontaliers France-Allemagne, destinés à alimenter les bassins industriels.

Formation, compétences et gouvernance !

La région Bourgogne-Franche-Comté, par la voix de son président Jérôme Durain, mise sur les compétences pour soutenir durablement la filière. L’École de l’hydrogène réunit aujourd’hui plusieurs partenaires publics et privés afin de former techniciens et ingénieurs. Cette structuration répond à un besoin immédiat du secteur industriel et prépare l’arrivée de nouveaux projets.

Les collectivités locales et régionales cherchent à affirmer leur rôle dans l’accompagnement des usages, l’accès aux fonciers et la mobilisation de fonds pour la recherche. Elles défendent une approche de long terme pour stabiliser la filière et renforcer la coopération européenne. Pour l’ensemble des acteurs, la réussite dépend de la convergence entre innovation privée, volonté politique et dynamique de marché. La région compte s’appuyer sur son tissu industriel, ses compétences historiques et une gouvernance active pour consolider son rôle dans la transition énergétique et la souveraineté économique liées à l’hydrogène.

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