Huit décennies après, l’histoire des Pur-Sang d’Alsace refait surface
Plus de 80 ans après leurs actions héroïques pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs Alsaciennes surnommées les Pur-Sang d’Alsace ont été honorées à Strasbourg. Une plaque commémorative a été dévoilée dans l’église Saint-Jean de Strasbourg. Là même où elles ont organisé l’évasion de près de 350 prisonniers et résistants.
RCF AlsaceC’est à l’occasion des 80 ans de la libération de Strasbourg que Jean-Christophe Calmon, moine de la Fraternité monastique de Jérusalem à l’église Saint-Jean, a découvert pour la première fois les Pur-Sang d’Alsace.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, ces jeunes femmes ont joué un rôle déterminant dans la libération de plus de 350 prisonniers de guerre et de jeunes Alsaciens refusant de soutenir l’effort de guerre allemand. Toutes faisaient partie des Guides de France, un mouvement de scoutisme catholique féminin.
Une histoire de femmes et de scoutisme
« Elles avaient entre 17 et 29 ans et furent d’abord sollicitées par le curé de Saint-Jean, explique Jean-Christophe Calmon. Il fit appel à elles parce qu’elles connaissaient les chemins des Vosges. Leur mission consistait à guider les prisonniers et les faire passer de l’autre côté de la frontière, vers la France libre. »
Ce réseau de résistance restera actif pendant trois ans. « Personne n’aurait soupçonné des femmes, c’était un avantage », raconte le moine. Mais le réseau finit par être découvert. Une perquisition chez l’une d’elles suffira à révéler l’ensemble des opérations. Les peines sont alors sévères, pour donner l’exemple aux futurs résistants : cinq des onze accusées sont condamnées à mort, et les six autres écopent de peines de prison de six à quinze ans.
Une mémoire alsacienne essentielle
Pour Jean-Christophe Calmon, transmettre cette mémoire était essentiel. Il a présenté leur histoire à l’archevêque de Strasbourg : « L’Église vient d’honorer deux jeunes saints, Carlos Acutis et Pier Giorgio Frassati. J’ai donc écrit à Monseigneur Delannoy pour lui présenter ces jeunes femmes du diocèse, du même âge, qui ont fait preuve d’un véritable héroïsme. Il était important de souligner leur courage et la force de leur foi, au cœur de leur action. »

Un an après cette demande, une plaque commémorative a été posée juste sous la Vierge, dans l’église Saint-Jean. Un geste fort, puisque c’est à cet endroit même que les jeunes femmes retrouvaient, par échange de noms de code, les prisonniers qu’elles comptaient faire évader.


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