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Hors des récifs : un livre à la croisée de la poésie, de la peinture et de l’Évangile

Hors des récifs : un livre à la croisée de la poésie, de la peinture et de l’Évangile

Un article rédigé par Théo Leunens - RCF Namur, le 5 juillet 2025 - Modifié le 9 juillet 2025
Enlivrez-vousHors des récifs: poèmes vers l'Évangile

Le jésuite et linguiste Jean-Paul Laurent nous livre, avec l’artiste Thérèse Gabriel, un ouvrage singulier mêlant poésie et peinture. Hors des récifs : poèmes vers l’Évangile explore, par la rencontre de la parole et de la couleur, les résonances profondes que l’Évangile peut éveiller en chacun. Rencontre avec l’auteur.

©Hors des récifs©Hors des récifs

Ce n’est pas la première fois que Jean-Paul Laurent et Thérèse Gabriel croisent leurs chemins. Leur collaboration remonte à une quinzaine d’années, à l’époque où Jean-Paul Laurent donnait des cours de sciences religieuses ouverts au grand public. Thérèse Gabriel faisait alors partie de ses étudiants. Les cours de Jean-Paul Laurent se clôturent souvent par l’écriture de poèmes à partir des textes évangéliques. Ces moments marquent durablement l’artiste, qui commence à échanger avec l’enseignant.

Touché à son tour par le travail pictural de Thérèse Gabriel, Jean-Paul Laurent entrevoit très tôt la richesse d’un dialogue entre poésie et peinture. « Le poème, c’est un tissage de mots. La peinture, un tissage de couleurs. Chacun travaille une matière, une langue, et cela produit une forme d’harmonie quand les deux se rencontrent. » De cette complicité naîtra, plus tard, Hors des récifs.

Les récifs de l’existence et les chemins de l’espérance

Le titre du recueil n’est pas anodin. « Il n’y a aucune vie au monde qui ne connaisse ses récifs », affirme Jean-Paul Laurent. Le mot évoque les obstacles, les écueils, les passages difficiles auxquels chacun peut être confronté. Mais ce n’est pas un titre pessimiste : il suggère également qu’il est possible d’aller « hors des récifs », de trouver un passage, un chemin de lumière et d’espérance.

Dans ce livre, l’Évangile est envisagé comme une carte possible de ces traversées. Non comme une vérité imposée, mais comme une proposition pour celles et ceux qui cherchent un souffle. La nature, très présente dans les poèmes comme dans les peintures, devient langage spirituel. Le vent, qu’il soit violent ou léger, les courants marins, les jeux de lumière deviennent autant de métaphores des forces qui traversent une vie : bourrasques du doute et brises de la grâce. Le lecteur est invité à entrer dans cette symbolique à sa manière, à partir de son propre vécu.

Une parole poétique pour tous

Bien que jésuite, Jean-Paul Laurent a choisi de ne pas faire figurer son appartenance religieuse sur la quatrième de couverture de l’ouvrage. Ce choix est mûrement réfléchi. 

Il s’agit de poèmes. Et un poème, comme l’Évangile, est un texte ouvert, destiné à tous. Je ne voulais pas que le fait que l’auteur soit un religieux empêche certains de s’y reconnaître.  

Il insiste sur cette volonté d’universalité, fidèle à l’esprit même du mot Évangile : une « bonne nouvelle » destinée à chacun.

Les poèmes naissent parfois d’une analyse biblique approfondie, parfois d’un mot ou d’une phrase des Évangiles qui résonne particulièrement. Mais toujours, l’écriture s’émancipe, prend son envol, et invite à une lecture sensible plus que doctrinale. À la fin de chaque poème, une citation biblique est proposée, comme un écho discret, jamais imposé. Elle peut éclairer la lecture, lui donner une profondeur nouvelle… ou même être ignorée. 

Hors des récifs, un livre multiple

On peut y entrer par les poèmes, s’y attarder pour le plaisir du verbe, pour la force des images. On peut choisir de se laisser guider par les peintures, véritables tableaux méditatifs qui prolongent les textes sans les illustrer littéralement. On peut aussi s’attacher aux citations bibliques, ou bien les mettre de côté. Et en cela, l’ouvrage est fidèle à la dynamique évangélique qu’il évoque : il n’impose pas, il propose. Il n’enferme pas, il ouvre. Il ne donne pas de réponses toutes faites, mais invite à se laisser toucher, interroger, déplacer. À se laisser porter par l’espérance… hors des récifs.

© unsplash photo de Marco-Paulo Prado
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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