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Hommage à Jean Collet

Un article rédigé par Valérie de Marnhac - RCF,  -  Modifié le 18 novembre 2020
Valérie de Marnhac rend aujourd'hui hommage à Jean Collet, critique et théoricien du cinéma, décédé à 88 ans.
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Je voudrais rendre hommage à Jean Collet qui vient de nous quitter à 88 ans, après avoir consacré toute sa vie au cinéma, jusqu’à ses derniers jours, comme un infatigable passeur du septième art. Il avait commencé comme critique à Télérama et aux Cahiers du cinéma dans les années 60. Puis il fut enseignant et théoricien du cinéma. Il a publié des ouvrages qui ont fait date, comme la première biographie de Jean-Luc Godard en 1963.

Mais je vous encourage surtout à lire son dernier livre, passionnant, paru en 2014 aux éditions du Cerf, une "Petite théologie du cinéma", où il nous invite à sortir de la fascination des images pour opérer "une conversion [de notre] regard". Pour lui, si le cinéma est là pour nous divertir, c’est pour nous extraire de nos impasses, et nous conduire à chaque film, sur le chemin d’une renaissance.

Sa foi chrétienne

Il ne cachait pas sa foi chrétienne, et il écrit à propos du cinéma : "le spirituel n’est jamais là où on l’attend". Et pas en tous cas, dans ces films édifiants qui apportent "des normes, des modèles [ou] des destins exemplaires", démarche qu’il qualifie même d’immorale ! Il va loin. Car pour lui la morale d’une œuvre est dans l’espace de liberté et de réflexion qu’elle laisse au spectateur. 

Et pour résumer le sens de son travail, il cite un autre critique-écrivain, André Bazin, catholique lui aussi, qui à propos du cinéma, disait chercher "non pas à apporter sur un plateau d’argent une vérité qui n’existe pas, mais à prolonger le plus loin possible dans l’intelligence et l’esprit de ceux qui le lisent, le choc de l’œuvre d’art".

Un grand défenseur de la Nouvelle Vague

Il avait beaucoup de films de "chevet", d’Hitchcock à John Ford, en passant par Fellini, Renoir, Woody Allen. Mais c’était surtout un grand connaisseur et défenseur de la Nouvelle Vague, et son préféré peut-être, si on se réfère au nombre d’ouvrages qu’il lui a consacré, François Truffaut, avec un dernier livre à paraitre le 26 novembre prochain.

Ce qu’il aimait chez Truffaut, c’est que ce soit un cinéaste qui pense avant tout à son public, non par démagogie ou par ambition, mais parce qu’un film, pour exister, doit échapper à son créateur et vivre de sa relation avec les spectateurs.

Deux films de François Truffaut sont à voir sur la chaîne Arte : son dernier, "Vivement dimanche !" une comédie policière enlevée, qui est rediffusée jeudi après-midi et puis "L'histoire d'Adèle H", mercredi soir prochain. C’est un film un peu à part dans la filmographie de Truffaut, il a la dimension romanesque et littéraire qu’on lui connait, mais le réalisateur disparait un peu derrière la composition époustouflante d’Isabelle Adjani. C’est un film dont Truffaut disait que c’était son seul film d’amour à un personnage. 
 

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Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La Chronique Cinéma

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