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Heurts et malheurs des ouvriers du textile au Bengladesh

Heurts et malheurs des ouvriers du textile au Bengladesh

RCF,  - Modifié le 17 janvier 2019
Vincent de Féligonde vous propose sa chronique économie.
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Les ateliers textiles du Bangladesh, qui produisent des vêtements pour nombre de marques occidentales, ont licencié hier des centaines d’ouvriers…

Oui Stéphanie. Le début de l’année a été marqué au Bangladesh par des débrayages et manifestations pour réclamer des hausses de salaires, qui n’avaient pas cru depuis 2013. Le salaire minimum était alors passé de l’équivalent de 28 à 58 euros par mois. Cette semaine, ils ont obtenu une nouvelle augmentation de 50%, pour atteindre 83 euros. Mais les ouvriers intermédiaires se plaignent de n'avoir eu, eux, qu'une augmentation dérisoire au regard de l'augmentation du coût de la vie, notamment celui du logement. 

Le puissant syndicat des patrons du secteur a averti qu’en cas de poursuite des manifestations, il pourrait fermer l’ensemble des usines textiles du pays pour une durée indéterminée. Et de nombreux employés venus reprendre le travail hier ont réalisé qu'ils étaient congédiés. Au moins 750 d’une usine de la banlieue industrielle de la capitale, Dacca, ont découvert leur nom et leur photo sur des listes de personnes renvoyées qui avaient été placardées devant les locaux de leur employeur. Certains affirment que s’ils créent des problèmes, on les fera disparaître.

Ça fait froid dans le dos. Est-ce habituel ?

Malheureusement oui. Au Bangladesh, beaucoup de députés sont propriétaires d’usines de confection. Il est difficile et dangereux pour les ouvriers de s’organiser. Les ateliers de de confection se trouvent sous la surveillance d’une "police industrielle" qui arrête régulièrement les meneurs. Mardi 8 janvier, un ouvrier a été tué et 50 ont été blessés au cours d’une manifestation.

Qu’est-ce que représente le secteur textile dans le pays ?

Depuis une quinzaine d’années, le Bangladesh a largement profité de la mondialisation de l’industrie de la confection. Il est devenu le deuxième fournisseur de vêtements au monde, derrière la Chine. Ses usines fournissent les plus grandes enseignes comme H & M, Zara ou Auchan. Plus de 4 millions de salariés travaillent dans les 5 000 usines ou ateliers que compte le pays. Et les produits textiles représentent 80% des exportations du pays. Mais cette croissance, basée sur les bas salaires, s’est faite au prix de conditions de travail inhumaines. Les ateliers ne comportent pas toujours de sortie de secours en cas d’incendie, ou sont construits sans respect des normes.

D’où l’accident du Rana Plaza…

Oui Stéphanie. Le 24 avril 2013, l’effondrement d’un immeuble abritant des ateliers textiles, avait causé la mort de 1 134 personnes et fait plus de 2000 blessés. L’immeuble avait auparavant été surélevé sans permis de construire et la direction de l’usine avait refusé l’évacuation malgré les signes de faiblesse que montrait le bâtiment.

Les choses ont-elles changé ?

Oui. Les grandes chaines de distribution, qui faisaient semblant de ne pas connaître les fournisseurs de leurs sous-traitants, n’ont pas pu se cacher quand on a retrouvé des vêtements avec leurs étiquettes dans les ruines du Rana Plaza. Un fond d’indemnisation des victimes a été constitué. Des syndicats ont été créés, ainsi qu’un un corps d’inspecteurs, qui  vérifie les conditions de sécurité des bâtiments, et peut exiger la fermeture temporaire, le temps que des travaux soient faits.

C’est bien…

Oui mais ce n’est pas gagné : une usine qui avait ainsi été fermée a porté l’affaire en justice, et a gagné en septembre dernier devant la Cour suprême. Elle a décidé que le bureau coordonnant les inspections devrait être expulsé du pays… La mesure n’a pas été exécutée mais pourrait intervenir d’un jour à l’autre.

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