Haute-Loire : la moitié des pharmacies du département fermées ce week-end
Si vous aviez prévu d’aller à la pharmacie en cette fin de semaine, dépêchez-vous. Ce week-end, plus de la moitié d’entre elles baissera le rideau, en raison d’une mesure décidée par l’État qui ne passe pas.
Dans les pharmacies de Haute-Loire, le spectre d’une baisse des remises accordées sur les médicaments génériques inquiète. © RCF Haute-LoireCe samedi 16 août, les pharmacies de Haute-Loire se joignent au mouvement national. Sur 80 officines, « au moins la moitié n’accueillera aucun patient » prévient Sibyl Chabanon, pharmacienne à Saint-Paulien et secrétaire du syndicat de la profession. La raison de la colère : l’État impose désormais aux industriels de réduire les remises accordées aux pharmacies sur les médicaments génériques.
En clair, aujourd’hui, une officine peut espérer jusqu’à « 40 % de remise » sur un médicament. Mais, d’ici « deux ans, on passera à 20 % maximum » explique Sibyl Chabanon. Or, ces remises permettent aux pharmacies de réaliser « des marges pour faire vivre l’entreprise ou encore financer les emplois. Pour moi, cela représente l’équivalent du salaire chargé d’une salariée ». Sans cela, plusieurs officines pourraient « se séparer d’un salarié, voire de plusieurs » alerte Sibyl Chabanon.
Moins de services pour les patients
Ce changement intervient après une période où l’État « s’est désengagé du financement du secteur au profit des industriels ». Le risque : une baisse des services non rémunérateurs pour les pharmaciens, mais utiles pour la population. « Par exemple, la semaine dernière, nous avons appelé deux fois le SAMU et soigné une petite fille qui saignait du nez ». Des services nécessaires, mais qui pourraient devenir plus rares.
Sans oublier les potentielles réductions des horaires d’ouverture des pharmacies. Le mouvement semble prendre de l’ampleur dans la profession. De nouvelles actions pourraient avoir lieu à la rentrée si l’État ne revient pas sur cette décision, indique Sibyl Chabanon.
