Haut Karabakh : l'Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens vont négocier

Après une offensive éclair de l’armée azerbaïdjanaise de 24 heures, les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh ont accepté de déposer les armes, acculés par la puissance de feu des forces de Bakou. Le bilan humain s'établit lui pour l'instant à 32 morts et plus de 200 blessés.

L’accord prévoit la dissolution et le désarmement complet des formations armées de l'Armée de défense du Nagorny-Karabakh, a indiqué la présidence séparatiste dans un communiqué.

 

Victoire pour le président de l'Azerbaïdjan

 

Cette annonce est une victoire majeure pour le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, dans sa volonté de prendre le contrôle de cette enclave disputée depuis des décennies entre Bakou et Erevan, théâtre de deux guerres, l'une de 1988 à 1994, l'autre à l'automne 2020.

Des négociations sur la réintégration de ce territoire à l'Azerbaïdjan doivent débuter jeudi. Mais l’inquiétude est grande sur le sort des populations locales de ce territoire déjà soumis depuis plusieurs mois au blocus du corridor de Latchine.

 

La peur d'un nettoyage ethnique 

 

"Il y a du côté de la population arménienne cette angoisse, cette peur permanente. Il y a la mémoire des crimes et massacres commis par l’Azerbaïdjan soviétique et post soviétique. Il n’y a aucune confiance des populations sur place envers le gouvernement de Bakou "rappelle Gaïdz Minassian, journaliste au Monde et enseignant en relations internationales à Science Po Paris.

L'Arménie a dénoncé une "agression de grande ampleur" à des fins de "nettoyage ethnique", elle a assuré ne pas avoir de troupes au Nagorny-Karabakh, laissant entendre que les séparatistes avaient combattu seuls face aux soldats azerbaïdjanais.

Selon les séparatistes, le cessez-le-feu a été décidé après une médiation des forces russes de maintien de la paix déployées dans le territoire depuis le dernier conflit il y a trois ans.