Handicap : Les mères veillent mais le loyer risque de les chasser

“Il existe cinq maisons d’assistantes maternelles à Chambéry mais nous sommes la seule inclusive”, précise Guillemette Doussot, auxiliaire de puériculture et assistante maternelle. Avec des demandes qui affluaient, avant même la fin des travaux, la totalité des 8 places disponibles à "Des merveilles au jardin" sont occupées jusqu’en 2026 voire 2027. “Il y a un réel besoin pour ces enfants, atteints de troubles autistiques, d’handicap moteurs ou sensoriels comme la surdité, de maladies génétiques rares ou de troubles dys. Ils doivent attendre l’âge de 6 ans pour être pris en charge en foyer spécialisé. Avant cela, bien des parents sont contraints de cesser leur activité professionnelle pour s’en occuper”, soulève Jeanne-Laure Giacoppelli Fretel, assistante maternelle et co-fondatrice des Merveilles au jardin. 

La pression du foncier

Les maisons d’assistantes maternelles permettent à ces professionnelles de quitter la solitude de leur maison dans laquelle les nounous exercent souvent. Une Mam est un regroupement d’assistantes maternelles agréées, qui reçoivent un nombre d’enfants conditionné par leur agrément d’une part mais aussi par la dimension et les caractéristiques du lieu qu’elles occupent. A plusieurs, elles peuvent occuper un logement plus grand, plus fonctionnel et rassembler les enfants sous leur responsabilité. “Ces maisons se développent depuis 2010 mais elles sont beaucoup plus nombreuses dans les zones où le foncier n’est pas cher. Ainsi dans les centres-villes, les MAM sont rares à moins d’être aidées par les pouvoirs publics ou des structures qui pourraient en avoir besoin tels les hôpitaux ou grandes entreprises”, précise Guillemette Doussot.

Pérennité en danger

Les deux professionnelles de la petite enfance sont convaincues de la nécessité de leur approche inclusive. “Certains parents ont vraiment besoin d’aide. Ils n’osent pas confier leur enfant, même à des professionnels, car ces derniers sont porteurs de fragilités et les parents savent quelle attention ils demandent. Nous sommes précisément là pour ça, pour leur offrir un peu de répit”, explique Jeanne-Laure Giacoppelli Fretel. Les merveilles au jardin ont besoin aujourd'hui de pérenniser leur modèle. Toutes deux convaincues de la nécessité de leur maison, elles désirent passer une étape supplémentaire, en visant l’achat de leur local de 80 m2 qu’elles louent pour l’instant. Depuis juin 2025 et jusqu’à mi-octobre, elles ouvrent une campagne de financement participatif sur la plateforme Helloasso, dans l’espoir de trouver les 50 000 euros qui manquent à leur projet. Cette association ne vise pas le profit mais l’inclusion de ces enfants, dès le plus jeune âge. Elle est pour cela reconnue d'intérêt général.