Guillaume Mariau | Le Volontariat de Solidarité Internationale
Chaque année, environ 5 000 jeunes Français partent un an ou deux au service de la solidarité internationale. Ils ne sont pas salariés mais indemnisés, et ils partent avec des associations agréées par le ministère des Affaires étrangères.
Guillaume Mariau © DREnfants du Mékong est l’une de ces associations : nous envoyons chaque année une soixantaine de jeunes sur le terrain, en Asie. Le ministère joue un rôle essentiel : il agrée les associations, il co-finance une partie des missions et il assure la protection sociale des volontaires. Sans lui, le VSI n’existerait tout simplement pas. Dans le projet de loi de finances 2026, il est prévu de réduire de 36 % l’aide du ministère pour le VSI.
L'importance du VSI
Cela représente une baisse de 10 millions d’euros pour les associations qui envoient des jeunes sur le terrain.
Si cette coupe budgétaire est votée en l’état, ce serait dramatique : beaucoup d’associations devraient réduire fortement leurs départs, voire arrêter complètement d’envoyer des volontaires. Bien sûr, l’État doit faire des économies. Mais est-ce vraiment la jeunesse qui doit en payer le prix, alors qu’elle traverse déjà tant de difficultés ? Les jeunes peinent à se loger, connaissent un chômage important. On viendrait maintenant supprimer une aide qui permet à quelques milliers d’entre eux de s’engager une année entière au service des plus pauvres ? Ce serait, permettez-moi de le dire, un très mauvais signal envoyé à la jeunesse.
Y a-t-il une mesure de l’impact du VSI sur l’intérêt général ?
Oui, et elle est très claire. D’abord, une immense majorité des jeunes partis en VSI s’engagent ensuite durablement en France : comme salariés d’associations, bénévoles, enseignants, travailleurs sociaux. Chez Enfants du Mékong, plus de 50 % des 1 500 volontaires partis depuis 37 ans travaillent aujourd’hui dans des métiers d’intérêt général. Le VSI est une véritable école d’engagement et de charité. Ensuite, ces jeunes tissent des liens d’amitié très forts avec les peuples auprès desquels ils servent. Et dans un monde qui se polarise, qui se crispe, ces liens comptent.
On sait que les conflits naissent souvent de la peur de l’autre.
Des programmes comme Erasmus ou le VSI construisent de la paix, très concrètement, en permettant aux jeunes de se connaître, de se comprendre. C’est pourquoi, loin de les affaiblir, nous devrions au contraire renforcer ces programmes.


Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
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