Guillaume Mariau | Le café suspendu et Enfants du Mékong
Ce week-end, c'était la fête de la Toussaint. A Naples, une très belle tradition de solidarité, celle du "café suspendu", est née. C'est elle qui inspire Guillaume Mariau ce matin, pour parler du don.
Guillaume Mariau © DRNaples nous a offert une très belle tradition de solidarité, celle du café suspendu. Le principe est simple : quand vous commandez un café, vous pouvez en payer deux. Le second reste “en attente”, suspendu, pour un inconnu dans le besoin qui passera plus tard.
C’est un geste discret, gratuit, invisible, un geste qui se base sur la confiance envers le bistrot qui peut ainsi le transmettre et la fraternité. Donner sans rien attendre, sans savoir à qui, juste par bonté. Je trouve que cette image illustre parfaitement l’esprit du don aujourd’hui, à une époque où tout est mesuré, traçable, contrôlé. Il y a encore place pour la gratuité pure. Justement, Enfants du Mékong fonctionne un peu comme ce bistrot napolitain.
Un geste de confiance
Nous recevons un don, un “café suspendu”, et nous avons la responsabilité de le transmettre, fidèlement, à ceux qui en ont besoin : des enfants, des familles très pauvres. Chaque parrainage, chaque don, chaque legs, c’est un geste de confiance envers notre association. Et nous nous efforçons de l’honorer dans la transparence, en accompagnant ces enfants jusqu’à l’âge adulte, pour qu’ils puissent à leur tour aider d’autres.
En cette période de Toussaint, j’ai une pensée particulière pour les personnes qui ont transmis une partie de leur patrimoine à Enfants du Mékong. Je pense à Nicole, Maryvonne, Pierre, Claudine, Brigitte. Des femmes et des hommes qui, de leur vivant, ont choisi de laisser un café suspendu pour demain : en décidant de léguer une partie de leur patrimoine à Enfants du Mékong, ils ont semé l’espérance au-delà de leur propre vie.


Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
Retrouvez la chronique Loin des yeux, près du cœur tous les lundis à 6h44 dans la Matinale.




