Guillaume Mariau | Héritage et transmission
Quand on n’a pas d’héritiers directs, on ne pense pas toujours à ce qu’il adviendra de son patrimoine. Guillaume Mariau partage une réflexion sur l'importance de la transmission.
Guillaume Mariau © DRLa récente déclaration de Yaël Braun-Pivet sur les héritages fait réagir. Entendre la présidente de l’Assemblée nationale dire que "l’héritage, c’est un truc qui tombe du ciel", m'a fait pensé à mon père… qui, justement, est au ciel aujourd’hui. Mon père a travaillé soixante heures par semaine toute sa vie. Il comptait chaque sou, réparait tout lui-même. Pas par radinerie, mais pour permettre à ses quatre enfants d’avoir un petit capital pour démarrer dans la vie, construire un foyer, réaliser leurs projets. Alors oui, cette phrase m’a blessé. L’héritage, ce n’est pas un hasard : c’est le fruit d’une vie de travail, d’efforts, de sacrifices. Je crois profondément en la transmission. Et à mon tour, j’essaie de mettre un peu de côté pour mes enfants.
Le legs à charge
Quand on n’a pas d’héritiers directs, on ne pense pas toujours à ce qu’il adviendra de son patrimoine. Et pourtant, c’est simple : si on ne fait rien, l’Etat récupère tout ! Si on décide de rédiger un testament directement pour son frère, sa sœur ou ses neveux ou nièces l’État en récupère une grande partie —jusqu’à 60 %. Vos frères, sœurs, neveux ou nièces ne toucheront qu’une fraction de ce que vous vouliez leur laisser. Il existe pourtant une solution très simple pour qu’ils reçoivent ce que vous souhaitez leur léguer, tout en donnant un sens plus large à votre héritage : c’est le legs à charge. Concrètement, vous pouvez désigner par testament une association de votre choix — par exemple Enfants du Mékong — comme légataire universel, à la condition qu’elle verse à vos proches la part que vous voulez leur transmettre. Avec ce dispositif, vous transmettez à vos proches, et la part de l’État est diminuée au profit de l’association ! C‘est une belle façon de transmettre à Enfants du Mékong tout en préservant ses proches.
Grâce à ces gestes magnifiques, nous construisons des écoles, nous finançons des foyers, nous changeons la vie de centaines d’enfants.
Je me souviens d’un foyer de sœurs dominicaines en Thaïlande : chaque matin, les enfants se rassemblent pour prier… et remercier les bienfaiteurs d’Enfants du Mékong. Alors oui, pour eux, c’est vraiment un cadeau du ciel, mais bien enraciné sur terre — grâce à ceux qui choisissent de transmettre un peu d’amour et d’espérance, même après leur vie.


Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
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