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Grippe : pourquoi faut-il se faire vacciner chaque année ?

Grippe : pourquoi faut-il se faire vacciner chaque année ?

Un article rédigé par Dufour Nicolas - RCF Lorraine Nancy, le 4 décembre 2025 - Modifié le 4 décembre 2025
FocusPourquoi se faire vacciner contre la grippe est important

Avec le retour du froid, la grippe saisonnière refait surface. Souvent perçue comme une maladie bénigne, elle reste pourtant à l’origine de complications graves et parfois mortelles. La saison 2023-2024 a laissé un bilan particulièrement lourd, tandis que la couverture vaccinale demeure insuffisante. Alors, la question se pose : faut-il vraiment se faire vacciner chaque année ? Pour mieux comprendre les enjeux de cette vaccination et répondre aux nombreuses questions qu’elle suscite, Nicolas Dufour a rencontré deux représentantes de l’Assurance Maladie en Meurthe-et-Moselle : Lucie Petitjean, chargée de projet en éducation pour la santé, et le Docteur Marie Boye, pharmacien conseil.

Lucie Petitjean et Marie BoyeLucie Petitjean et Marie Boye

Ce qu'il faut retenir :

  • 17 600 décès ont été attribués à la grippe lors de la saison 2023-2024 : la maladie reste loin d’être bénigne.
  • L'année dernière, la grippe a entraîné 30 000 hospitalisations et près de 3 millions de consultations en ville.
  • Le vaccin doit être renouvelé chaque année : le virus mute et l’immunité ne dure que six à neuf mois.
  • La vaccination est prise en charge à 100 % pour les publics les plus fragiles : personnes de plus de 65 ans, malades chroniques, personnes obèses, femmes enceintes, personnes immunodéprimées et leur entourage.
  • Les effets secondaires du vaccin sont rares, légers et passagers : rien de comparable aux complications possibles de la grippe.
  • Se vacciner, c’est aussi protéger les autres et éviter de saturer les urgences durant l’hiver.

La grippe est-elle vraiment la maladie grave que l’on décrit ?

Lucie Petitjean : Oui, et les chiffres de la saison dernière sont très parlants. Nous avons enregistré 17 600 décès attribués à la grippe en France. C’est considérable. À cela s’ajoutent environ 30 000 hospitalisations après un passage aux urgences et près de 3 millions de consultations pour syndrome grippal. On est bien loin de l’image d’un simple rhume. La grippe reste une maladie sérieuse qui peut toucher durement des personnes fragiles, mais aussi des adultes en bonne santé.

Un vaccin à renouveler chaque année
 

Pourquoi faut-il se faire vacciner tous les ans ?

Dr Marie Boye : Tout simplement parce que le virus évolue constamment. Il mute, il change, il s’adapte, et cela oblige à ajuster le vaccin chaque année pour qu’il soit efficace contre les souches réellement en circulation. L’autre raison tient à la durée de l’immunité : elle ne dépasse pas six à neuf mois. Pour maintenir une protection suffisante, il faut donc se faire vacciner de nouveau.

Quel est le meilleur moment pour se faire vacciner ?

Dr Marie Boye : Les mois d’octobre, novembre ou décembre sont les plus recommandés. L’organisme met environ quinze jours à produire une protection complète. Mieux vaut donc anticiper et être protégé avant l’arrivée de l’épidémie.

Qui peut bénéficier d’une prise en charge totale du vaccin ?

Lucie Petitjean : De nombreuses personnes sont concernées : les plus de 65 ans, les personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes en situation d’obésité sévère, les femmes enceintes et leur entourage, ainsi que les personnes immunodéprimées et leurs proches. Ces publics reçoivent en général directement un bon de prise en charge par courrier.

Qui peut administrer le vaccin ?

Dr Marie Boye : Les médecins, les infirmiers, les sages-femmes et les pharmaciens peuvent tous vacciner. Cela facilite grandement l’accès pour la population.

Un enjeu collectif majeur
 

Le taux de couverture vaccinale reste inférieur à 50 %, loin des 75 % recommandés. Pourquoi une telle hésitation ?

Dr Marie Boye : Beaucoup de gens craignent les effets indésirables, alors qu’ils sont bien connus, très limités et disparaissent en un jour ou deux : une petite douleur au bras, un peu de fièvre, de la fatigue… Rien de comparable avec les complications potentielles de la grippe, qui peuvent entraîner une hospitalisation, voire de graves séquelles.

Au-delà de la protection individuelle, quel est l’intérêt collectif de la vaccination ?

Lucie Petitjean : Se vacciner, c’est aussi protéger les autres. On brise les chaînes de transmission et on évite d’exposer des personnes fragiles ou des femmes enceintes. La vaccination est un acte de solidarité.

Dr Marie Boye : C’est également un enjeu pour le système de santé. En limitant les hospitalisations liées à la grippe, nous évitons d’engorger les urgences et nous garantissons que les soignants peuvent répondre à toutes les autres situations d’urgence. C’est un geste simple, mais qui a un impact collectif très fort.
 

Pour en savoir plus

Conditions d’éligibilité, modalités pratiques et réédition d’un bon de prise en charge : ameli.fr

Focus Nancy
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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