Grippe aviaire: "Le risque est quasiment tout le temps là" pour une éleveuse finistérienne
Selon le Journal officiel, le niveau de risque lié à la grippe aviaire en France métropolitaine sera relevé, ce mercredi, de « modéré » à « élevé », soit le niveau le plus élevé. Qu'est-ce que cela change sur les élevages ? Nous avons demandé à une cheffe d'exploitation de volailles, à Ploudaniel, dans le Finistère.
Les "poulet'tes en goguette" compte entre 1500 et 2000 volailles. (Crédits photo Rebecca Derel - Les Poulet'tes en goguette)C'est une "petite" exploitation que gère Rebecca Derel. "Les poulet'tes en goguette" cela représente "deux lots de 700 volailles, ça tourne parce que j'en abats toutes les semaines pour les vendre toutes les semaines. Cela représente entre 1500 et 2000 volailles", explique Rebecca Derel.
Ses poulets, après avoir passé leurs premières semaines de vie en poussinière ont accès à l'extérieur. Mais ce sont justement, entre autres, ces parcours à l'extérieur qui vont être bousculés, par ce passage au niveau élevé de risque de contamination de grippe aviaire. "Maintenant ça va être la fermeture de l'élevage complet au public. Et aussi des restrictions de parcours aux animaux pour aller dehors (...) Un demi mètre carré par volaille [contre deux mètres carrés par volaille en temps normal]", détaille l'éleveuse.
À cela s'ajoute également le fait que les volailles n'ont le droit de sortir qu'à partir d'un certain âge, de 8 semaines. "Mais je ne sais pas si cela va changer grand-chose", ajoute la cheffe d'exploitation, qui souligne que les oiseaux passent toujours au-dessus des volailles à l'extérieur. Or, les périodes de migration d'oiseaux sauvages, qui commencent fin août et s'amplifient jusqu'à mi-novembre, sont propices à une transmission de la grippe aviaire.
L'inquiétude "permanente" de la grippe aviaire
Au moins, ces volailles ont le droit de sortir se rassure Rebecca,"voir les petits insectes et se dégourdir les pattes". Un passage à un risque "élevé", plus tôt que d'habitude, cela ne surprend pas vraiment l'éleveuse. "On sait que l'influenza est toujours là. Il y a des niches sur nos côtes (...) et l'influenza y'en a tout le temps (...) Depuis 6-7 ans, l'inquiétude est permanente, c'est comme la dermatose pour les bovins dans toutes les filières, il y a des problématiques. Mais c'est vrai que la filière volaille, on est particulièrement concernés par les restrictions", souligne-t-elle.
Jusqu'à maintenant son élevage n'a jamais été concerné par des contaminations, mais les sursauts épidémiques ont, tout de même, eu un impact sur sa production. "Le couvoir, qui me livrait, avait été touché donc un moment donné je pouvais plus recevoir de poussins donc financièrement c'est un peu compliqué aussi. Je me plains pas mais bon, c'est mon gagne-pain donc il faut faire vivre la famille!" sourit-elle.


