Gouvernement de Michel Barnier : en Charente-Maritime, les députés inquiets pour les progrès sociétaux
Après plusieurs jours de rumeurs et de discussions, le nouveau Premier ministre Michel Barnier et Emmanuel Macron sont tombés d'accord sur un gouvernement. Ils sont donc 39 ministres, dont 17 de plein exercice, issus majoritairement de Renaissance et des Républicains. Une composition qui est loin de rassurer Olivier Falorni, député divers gauche de la 1ère circonscription de Charente-Maritime, et Benoît Biteau, député Nouveau Front Populaire de la 2e.
"L’essentiel du socle parlementaire qui va accompagner le gouvernement est constitué de députés, de sénateurs, qui ont pour beaucoup soutenu, accompagné, le président de la République depuis sept ans et en même temps, il n’y a pas de majorité.". Sur le plateau de France 2 au lendemain de l'annonce de son gouvernement, le Premier ministre Michel Barnier a tenu à opérer une mise au point : s'il est issu des Républicains, il n'est pas en "cohabitation" avec Emmanuel Macron.
Il faut dire que la composition du gouvernement interroge. A première vue, les macronistes semblent être largement majoritaires : sur les 17 ministres de plein exercice, on retrouve 7 personnalités issues d'Ensemble pour la République, avec des ministres reconduits comme Rachida Dati à la Culture ou Sébastien Lecornu aux Armées, contre 3 LR ou encore 2 MoDem.
C'est cependant davantage le profil des Républicains qui interroge, en particulier celui de Bruno Retailleau. Le sénateur de Vendée incarne une ligne particulièrement conservatrice à droite et sa nomination au ministère de l'Intérieur, annoncée depuis plusieurs jours, avait notamment provoqué des réactions fortes au sein du MoDem. Les centristes, soutiens d'Emmanuel Macron, avaient ainsi connu des débats internes tendus sur la participation et/ou le soutien au gouvernement.
Olivier Falorni attend de voir...
Un profil qui passe difficilement pour Olivier Falorni, député de la 1ère circonscription de Charente-Maritime qui siège avec Les Démocrates à l'Assemblée. L'homme politique de 52 ans a ainsi rappelé cette réflexion du politologue Alain Duhamel sur le plateau de "C à Vous" : "c'est l'incarnation de la droite conservatrice, cléricale et protectionniste des années 90... des années 1890". Et Olivier Falorni de s'interroger sur les questions sociétales, comme la fin de vie, lui qui était rapporteur général de la Commission parlementaire à ce sujet et qui a vu son projet de loi balayé par la dissolution.
Je ne le trouve pas satisfaisant.
Pas question toutefois de se précipiter : "je me garderais de faire un jugement péremptoire et définitif avant que [le gouvernement] n'ait accompli le moindre acte". Mais s'il a été soutenu par Emmanuel Macron lors des élections législatives, celui qui a gardé son étiquette divers gauche ne cache pas ses doutes vis-à-vis du nouveau gouvernement. "Je ne le trouve pas satisfaisant", explique Olivier Falorni, qui se dit même "inquiet" de voir nommés "un certain nombre de représentants de la droite conservatrice qui ont largement combattu un certain nombre de sujets que je porte".
...Benoît Biteau espère une censure
Si Benoît Biteau pointe également du doigt la crainte des conséquences d'un gouvernement marqué à droite, le député de la 2e circonscription de Charente-Maritime apparaît davantage en colère. Membre du Nouveau Front Populaire, il dénonce "une trahison des électeurs français" et rapporte la "déception" et la "colère" grandissantes "sur le terrain". Et la réplique sera claire à gauche : "il y aura une motion de censure".
On a un Président de la République qui pactise avec le Rassemblement national
Le député écologiste concède toutefois ne pas savoir "qui la votera": "on a un Président de la République qui pactise avec le Rassemblement national, donc il y a peu d'espoirs que la motion de censure soit votée par le RN, je trouve ça très inquiétant". Pour Benoît Biteau, Emmanuel Macron n'a "plus aucun complexe" à "pactiser" avec le parti à la flamme, au lieu de nommer une personnalité issue du Nouveau Front Populaire. Et de regretter le "logiciel ultra-libéral" de Michel Barnier.
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