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Gaspard Koenig : "Il faut revenir à un système qui repose sur un président arbitre, élu par le Parlement"
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Gaspard Koenig : "Il faut revenir à un système qui repose sur un président arbitre, élu par le Parlement"

Un article rédigé par Clara Gabillet - RCF, le 13 octobre 2022  -  Modifié le 13 octobre 2022

Et si nous n’avions plus de président de la République tel que nous le connaissons, élu au suffrage universel direct ? Gaspard Koenig prône un changement de méthode après s’être lui-même frotté au jeu d’une campagne présidentielle. Philosophe et président du groupe de réflexion Génération Libre, il publie "Contr’un - Pour en finir avec l’élection présidentielle" (éd. L’Observatoire). 

Gaspard Koenig dans La Matinale RCF ©RCF / Clara Gabillet Gaspard Koenig dans La Matinale RCF ©RCF / Clara Gabillet

Il a lui-même été candidat à l'élection présidentielle de 2022. Mais n'a pas obtenu les 500 parrainages nécessaires. Dans son livre "Contr'un - Pour en finir avec l'élection présidentielle" (éd. L'Observatoire), le philosophe Gaspard Koenig raconte sa campagne, ses rencontres et dévoile une première conclusion : "Cette élection présidentielle, aussi romantique et galvanisante soit-elle, n’a aucun sens démocratique". Celui qui a fondé le groupe de réflexion libéral "Génération libre", prône donc un changement de système.

 

 

On dit que c’est un roi républicain mais c’est un Dieu républicain qui a l’omniscience, l’omnipotence, l’omniprésence

 

 

Revenir à la Constitution de 1958

 

"Le fait d’expérimenter moi-même m’a fait réaliser à quel point les médias et les institutions poussent à la personnalisation, témoigne Gaspard Koenig au micro de La Matinale RCF. On dit que c’est un roi républicain mais c’est un Dieu républicain qui a l’omniscience, l’omnipotence, l’omniprésence. On fait reporter toutes les décisions sur un homme et le citoyen n’a au fond qu'un choix très limité."

 

Selon le philosophe, il faut revenir à la Constitution de 1958, qui "repose sur un président arbitre, clef de voutes des institutions, élu par les chambres". Gaspard Koenig estime dans son livre que la personnalisation actuel du pouvoir a été renforcée par le dernier quinquennat d'Emmanuel Macron et la disparition des partis traditionnels, fondés "en appui d’une personnalité". "L’homme qui incarne les partis traditionnels n’incarne pas que lui-même et est redevable des réseaux locaux", appuie l'essayiste. 

 

Renforcer le pouvoir parlementaire

 

Gaspard Koenig prône donc un système "à l'allemande" avec "un président là pour garantir le bon fonctionnement des institutions, qui dissout l’Assemblée quand ça devient ingouvernable mais qui n’intervient pas lui-même dans le jeu politique". Cela permettrait selon le philosophe de responsabiliser les parlementaires et de les pousser à discuter, faire des alliances et des coalitions. "Les réformes qui en ressortent sont souvent plus radicales que dans notre système présidentiel", ajoute Gaspard Koenig.

 

Dans une voie peut-être moins réaliste, le philosophe rêve aussi d'une véritable décentralisation du pouvoir. "Vous redonneriez par des formes référendaires de démocratie directe locale, sur le modèle suisse, un vrai pouvoir au citoyen pour décider de leurs affaires sur le territoire où ils vivent", assure-t-il. 

 


Gaspard Koenig dans La Matinale RCF

 

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