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GASAP : quand les citoyens se mettent ensemble pour soutenir l’agriculture paysanne

GASAP : quand les citoyens se mettent ensemble pour soutenir l’agriculture paysanne

Un article rédigé par Théo Leunens - RCF Namur, le 27 septembre 2025 - Modifié le 27 septembre 2025
L'instant présentEdition du jeudi 25 septembre 2025

Nés dans le sillage des AMAP françaises, les Groupes d’Achats Solidaires de l’Agriculture Paysanne (GASAP) cherchent à s’imposer peu à peu en Belgique comme une alternative crédible au modèle agricole dominant. Rencontre avec Timothée Collin, représentant du mouvement, qui défend une consommation locale, de saison et respectueuse de la terre.

©GASAP©GASAP

Les GASAP reposent sur une idée simple : des citoyens s’organisent pour soutenir directement des agriculteurs locaux, sans intermédiaires. Ce partenariat, pensé sur le long terme, garantit aux fermes un revenu stable et aux consommateurs une alimentation de qualité, produite dans le respect de l’environnement. « C’est l’idée que les citoyens se mettent ensemble pour soutenir les agriculteurs locaux », résume Timothée Collin.

Pour lui, la découverte des GASAP a été « une libération ». Jusqu’alors, faire ses courses signifiait passer son temps à vérifier l’origine des produits, s’assurer qu’ils étaient de saison et choisir parmi une offre pléthorique où se cachaient souvent des alternatives nocives pour l’écologie. Dans un GASAP, les produits sont choisis à la source : moins de variété, certes, mais une vraie qualité. 

Suivre les saisons, c’est aussi bon pour nous : la nature nous donne ce qui est bon pour nous au moment où c’est bon pour nous 

Cette logique ramène aussi du lien avec la terre et rassure sur la dimension sanitaire : pas de pesticides, pas de doutes sur l’origine, mais des légumes frais, locaux et sains.

L’offre dépasse d’ailleurs le panier de légumes : fruits, pain, œufs, produits laitiers, viande, charcuterie ou encore produits transformés comme le miel, les pâtes à tartiner ou la mousse au chocolat viennent compléter les distributions hebdomadaires. Une manière pour les consommateurs de se réapproprier leur alimentation et d’être pleinement conscients des choix qui la façonnent.

Un engagement citoyen et collectif

Au-delà de l’assiette, le GASAP est aussi une démarche militante. « Même si cela peut sembler être une goutte d’eau », souligne Timothée Collin. Chaque panier acheté est une manière de soutenir un autre modèle agricole, plus durable et à taille humaine. Les GASAP défendent une agriculture agroécologique, créatrice d’emplois locaux et respectueuse des équilibres sociaux et environnementaux.

La question du prix juste est également centrale : il ne s’agit pas seulement de rémunérer le producteur, mais de réfléchir collectivement à ce que vaut réellement un produit alimentaire, au-delà de son coût affiché.

Une alternative qui prend peu à peu racine

Dix ans après leur apparition, les GASAP rassemblent plus de 50 producteurs et productrices en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre. Leur impact est loin d’être anecdotique, surtout dans un contexte alarmant : chaque semaine en Belgique, 43 fermes disparaissent et 62 agriculteurs quittent la profession. Le système solidaire des GASAP, en garantissant des revenus stables et une vision à long terme, facilite l’installation de nouveaux paysans et leur permet de rester dans un métier souvent jugé trop précaire.

Nés en réaction aux dérives du modèle dominant, les GASAP misent sur la vente directe, le partenariat durable et le partage des risques. Autant de principes qui font de cette initiative citoyenne un levier pour imaginer autrement le futur de notre agriculture.

© Illustration RCF Sud Belgique
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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