Futur collisionneur circulaire du CERN : au nom de la recherche, mais à quel prix ?
C'est un projet gigantesque à 15 milliards d'euros, qui se tient loin des regards, et pourtant, il est sous nos pieds ! L'Organisation Européenne pour la recherche nucléaire, le CERN, basé à Genève, planche sur la construction d'un nouvel accélérateur de particules, qui remplacerait l'actuel. Ce futur collisionneur circulaire de 92 kilomètres passerait en majorité sous le sol français, le Rhône, le Léman, et autour du Salève, avec huit puits d'accès. Un chantier jugé climaticide pour ses opposants qui ont déposé un recours en préfecture, le CERN se défend et invoque la recherche pour percer les mystères de l'Univers.
Une vingtaine de communes de Haute-Savoie concernées
FCC, trois lettres, pour signifier Futur Collisionneur Circulaire. Un anneau de 92 kilomètres de circonférence, construit à 240 mètres de profondeur, de Genève, au Nord, à Fillière au Sud. Une vingtaine de communes de Haute-Savoie, terres agricoles et propriétés privées, seront concernées par des opérations de forage. Un projet gigantesque. D'abord coûteux, plus de 15 milliards d'euros, et polluant selon les opposants. Sa consommation en électricité serait équivalente à une ville comme Montpellier. Un projet jugé climaticide, par Sophie Rappallini, membre du collectif d'habitants Co-CERNés.
Des arguments "excessifs", pour le CERN
Si le CERN concède une partie de l'impact climatique, et la perte de terres agricoles, l'organisation internationale réfute les chiffres avancés par les opposants, qu'elle juge excessifs. Le porte-parole Arnaud Marsollier défend un projet indispensable pour la recherche. "Pour développer des technologies, des applications médicales, il faut la recherche fondamentale", explique-t-il. "Le web a été inventé par le CERN, et aujourd'hui on ne peut plus s'en passer, la recherche est utile", complète-t-il.
Le FCC pourrait faire l'objet d'une votation
Si le projet est d'intérêt public, pourquoi ne pas consulter les premiers concernés, les habitants ? Une question que s'est posée Christina Meissner, députée genevoise. La parlementaire souhaite engager une votation dans le canton. "C'est un projet qui impacte le canton de Genève, le CERN ne fait pas ce qu'il veut, même si c'est une organisation extraterritoriale". D'ici là, des réunions publiques seront organisées par le CERN en avril dans les communes concernées. Le futur accélérateur de particules n'est pour l'instant qu'en l'état de projet, pour une mise en service en 2040.
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