Frédéric Marcipont, trente ans au service de la sécurité du Parlement wallon
Chef de la police militaire au Parlement wallon, Frédéric Marcipont s’apprête à prendre sa pension après plus de trois décennies d’une carrière menée avec rigueur, discrétion et sens du devoir. Au micro de RCF, il revient sur un métier souvent méconnu, au cœur même du fonctionnement démocratique.
@Frédéric MarcipontFrédéric Marcipont dirige une équipe de neuf personnes chargée d’assurer la sécurité des 75 députés, de leurs collaborateurs et de l’ensemble du personnel. Une mission lourde, quotidienne, qui nécessite une disponibilité presque totale.
À la différence de la police classique, rattachée à une commune ou à une région, la police militaire exerce sa compétence sur tout le pays. « Nous sommes des militaires à la base », explique-t-il. Chaque parlement dispose de son responsable attitré : à Namur, c’est lui qui tient la ligne.
De la vigilance et de la proximité
Son travail se déroule souvent au contact direct de la rue, des passants et des parlementaires qui se rendent au travail. Les policiers militaires occupent régulièrement des postes extérieurs, à quelques mètres des allées et venues quotidiennes. Du matin au soir, leur travail s’accompagne du ballet des véhicules et des fragments de discussions qui résonnent depuis le trottoir.
Mais qu’est-ce qui a poussé Frédéric Marcipont vers cette fonction ?
Car ce n’est pas un travail ordinaire pour un militaire, on travaille beaucoup avec des civils. Et puis en même temps, c’est un travail qui est très familial.
Au contact quotidien des collaborateurs, des députés et des passants, il exerce un métier où l’échange reste permanent, ancré dans le réel et loin de l’image distante que l’on associe souvent au monde militaire.
Ce métier a été un changement de cap. Avant cela, il a été instructeur à Arlon, et encore avant, sous-officier à Spa lorsqu’il est entré dans l’armée… il y a déjà 35 ans.
Une formation et un métier exigeant
La police militaire suit une formation proche de celle de la police civile : maîtrise de la violence, maniement des armes de service, gestion d’événements imprévus. Un apprentissage intensif de 4 à 6 semaines, complété par un stage de six mois au sein de l’unité.
« Le policier militaire est un couteau suisse ! », résume-t-il. En effet, l’équipe assure aussi bien la surveillance du bâtiment que la protection des parlementaires, l’intervention lors d’incidents en commission, ou encore des gestes de secourisme en cas de blessés.
Leur présence est assurée 24 heures sur 24, 365 jours par an. Les services se font en équipes de 24 heures, créant un esprit de fraternité entre ces militaires qui passent ensemble des journées entières.
Manifestations, incidents et imprévus
Situé face à l’un des lieux de manifestations les plus fréquentés de Namur, le Parlement wallon est régulièrement au cœur des revendications citoyennes. Dans ces moments-là, la police encadre les manifestants tandis que la police militaire se tient en soutien, prête à intervenir si nécessaire.
À l’intérieur du bâtiment, une salle sécurisée permet d’évacuer rapidement les parlementaires en cas de menace majeure, en attendant l’arrivée des unités d’intervention de la police civile.
Si la plupart des journées sont calmes, quelques situations atypiques ont marqué sa carrière. Au Parlement wallon, les incidents sont heureusement rares. Mais lorsqu’il travaillait au Parlement fédéral, il lui est arrivé de devoir « sortir gentiment » deux parlementaires… qui en étaient venus aux mains.
Une transition de vie
Alors qu’il s’apprête à quitter ses fonctions, à la suite d’un problème médical, Frédéric Marcipont regarde son parcours avec une certaine fierté. La fierté d’avoir contribué, dans l’ombre, à la sécurité de l’une des institutions essentielles de la démocratie belge. Il confie d’ailleurs qu’il a déjà pris les devants pour préparer sa relève !
Une page se tourne pour cet homme de devoir, qui laisse derrière lui une équipe soudée et un métier exigeant, où vigilance rime avec engagement humain.


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