Francis Groff revient avec un thriller d’espionnage haletant : L’homme au carnet de cuir
Il avait annoncé chez RCF qu’il reviendrait avec un roman d’espionnage : c’est chose faite. Dans L’homme au carnet de cuir, Francis Groff entraîne le lecteur dans un monde trouble, où la mémoire vacille.
©FNACMalgré le froid venu envelopper notre plat pays, Francis Groff a enfourché sa moto pour rejoindre une nouvelle fois le studio de RCF Sud Belgique. C’est la troisième fois que l’auteur carolo nous rend visite, lui qui était venu parler de « L’homme sous le toit », son précédent roman et véritable tournant dans sa carrière.
Longtemps spécialisé dans le roman policier, Groff raconte que la relation avec ses lecteurs a profondément changé depuis ce virage littéraire.
Les réactions sont beaucoup plus fortes, parfois bouleversantes. Certains mails me donnent la chair de poule
Plusieurs lecteurs lui ont même écrit qu’« on ne sort pas entier de ce livre ». Parmi les réactions marquantes, celle d’Amélie Nothomb, qui a laissé un message vocal après sa lecture : « Elle a été vraiment frappée par ce nouveau genre et ce récit à plusieurs voix. » Un soutien qui a conforté l’auteur dans son choix d’abandonner définitivement le roman policier pour poursuivre la voie du roman psychologique et introspectif.
Un thriller d’espionnage réinventé
C’est sur RCF Sud Belgique que Francis Groff avait annoncé le thème de son prochain livre. Le voici désormais : « L’homme au carnet de cuir », un thriller d’espionnage revisité à partir d’un manuscrit initialement écrit en 2017 mais jamais distribué en librairie.
L’auteur a retravaillé en profondeur ce texte avec l’aide de Philippe Remy-Wilkin, dans le but de le remettre au goût du jour et d’en faire « quelque chose de mieux rendu ». L’origine de ce roman remonte à la passion de Groff pour l’histoire du cryptage, un intérêt nourri par son passé de journaliste. Il s’est notamment fasciné pour Alan Turing, génie britannique qui a brisé le code Enigma à Bletchley Park pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans le roman, il imagine que le père du héros, Paul Krueger, a lui-même participé à cet effort de décryptage aux côtés de Turing.
Mémoire piégée et enjeux géopolitiques
Le résumé du livre donne le ton : Paul Krueger, professeur de journalisme à l’université de Memphis, s’apprêtait à partir en vacances lorsqu’il reçoit une mystérieuse invitation à Zurich. D’abord séduit par la ville suisse, il découvre rapidement qu’une partie de son passé n’est qu’« une escroquerie de la mémoire ». Dans un univers où la raison d’État autorise tous les coups, il devient un pion menacé sur un échiquier mortel. Au centre de l’intrigue : une Fondation impliquée dans le marché des terres rares, ces métaux stratégiques au cœur des enjeux géopolitiques contemporains. Pour espérer survivre, Paul Krueger doit retrouver un carnet de cuir noir aux contenus inconnus, objet clé d’une lutte féroce entre agences de renseignement.
Avec « L’homme au carnet de cuir », Francis Groff confirme son goût pour les récits psychologiques et les zones d’ombre de l'âme humaine. Retravaillé, densifié et ancré dans une documentation précise, ce roman marque une nouvelle étape dans la trajectoire littéraire d’un auteur qui n’hésite plus à s’aventurer hors des codes du polar traditionnel.


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