Fort Boyard : les premiers travaux de terrassement ont démarré, la fin du chantier annoncée pour 2028
Les travaux de terrassement du Fort Boyard ont démarré le 15 juillet. Retour sur cette première phase d'un chantier qui doit durer trois ans et s'achever avec l'installation d'un havre d'accostage et d'un éperon rocheux pour protéger la structure.
Les travaux préparatoires à l'installation des ouvrages devant protéger le Fort des éléments ont démarré le mardi 15 juillet. @RCF17C'est donc bien lancé : le chantier de Fort Boyard a démarré mardi 15 juillet, avec une première phase de travaux préparatoires de terrassement au niveau du futur emplacement du havre d'accostage et du chenal. Cette première étape doit durer deux à trois semaines, indique le Département, avec un objectif simple : commencer à aménager le terrain pour accueillir les ouvrages qui doivent protéger le fort des éléments.
3500 à 4000 mètres cubes de remblais à extraire
"On creuse les matériaux existants autour du Fort [...] pour aplanir la surface de pose des ouvrages en béton" explique Charles Garcia, en charge du projet pour la société de travaux publics Merceron TP. Ces matériaux sont ensuite remis à l'eau dans des secteurs autorisés non loin du Fort grâce à un navire disposant d'un puits pour les réimmerger. Au total, on estime qu'il faudra extraire 3500 à 4000 mètres cubes de remblais, qui sont constitués essentiellement selon le Département "des maçonneries des ouvrages historiques tombés en ruine". Soit, pour donner un ordre de grandeur, "entre 7000 et 8000 tonnes", détaille Charles Garcia.
Après cette phase de terrassement, viendra le temps du travail sur la risberme, c'est-à-dire les fondations du Fort. Le but, mener à la fois des dernières études et des relevés et réaliser des travaux de consolidation de la structure. Cette étape devrait intervenir lors des marées d'équinoxes de septembre 2025, jugées comme une période propice du fait des grands coefficients engendrés. En parallèle, l'automne 2025 marquera le début de la construction des ouvrages - le havre d'accostage et l'éperon rocheux - par le groupe ETPO (Entreprise de Travaux Publics de l'Ouest). Objectif, mettre en place le havre d'accostage à l'été 2026, puis l'éperon un an plus tard.
"[En] 2028, on terminera les travaux de grosse finition", présente Jean-Bruce Boisson, directeur du projet pour le groupe ETPO, "et les travaux de risberme, qui se feront au fur et à mesure du projet". Le chantier doit toutefois se soumettre aux contraintes météorologiques évidentes, mais Jean-Bruce Boisson assure que les réflexions en amont doivent permettre de s'y adapter : "On a essayé vraiment d'appréhender cela, il faut savoir qu'on a des études statistiques qui ont été faites depuis un an et demi [...] et on a recréé des modèles pour mieux l'appréhender, donc cela nous permet d'avoir une idée de l'opérabilité, c'est-à-dire de quand est-ce qu'on pourra travailler". S'il admet que "cela reste de la théorie", le directeur d'exploitation veut croire que le groupe a travaillé pour "l'appréhender au mieux". Ce chantier reste en outre encadré, puisqu'il a bénéficié d'une autorisation préfectorale de débuts des travaux en mai dernier.
190 000 euros de dons... Sur 1,4 million
Quid du financement ? Le projet s'élève à 44 millions d'euros TTC et est donc financé par le Département de Charente-Maritime, qui devrait pouvoir compter sur 3 millions d'euros de la part de l’État. Le CAUE, le Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement, va lui donner 1,5 million d'euros, tandis qu'"un certain nombre" de communes du département vont contribuer, explique Sylvie Marcilly, présidente Horizons du Département, à hauteur d'un euro par habitant.
La présidente du Département continue également à appeler les particuliers et les entreprises à donner pour soutenir la rénovation du Fort. La cagnotte en ligne abritée par la Fondation du patrimoine a atteint 190 000 euros (pour un objectif d'1,4 million) et Sylvie Marcilly a estimé ce mardi 16 juillet que "tout [était] en train de s'organiser" avec les entreprises. La collectivité souhaite également motiver les particuliers à faire des dons avec une loterie : lorsque le palier de 4000 donateurs sera atteint, trois familles seront tirées au sort pour visiter le Fort.
