Finansol propose une finance solidaire "au service de l'économie réelle"
Coïncidence de calendrier: la publication des 'Paradise Papers', documents montrant l’ampleur du phénomène d’optimisation fiscale, a débuté lundi, au moment du lancement dela semaine de la finance sociale et solidaire. Un scandale qui met en cause de nombreuses personnalités et de grandes sociétés. Frédéric Tiberghien, président de l’association de finance solidaire Finansol, exprime, quant à lui, un 'sentiment de déjà-vu'.
Lutter contre les paradis fiscaux ne suffit pas
âIl dénonce ainsi les 'trous noirs dans la dérégulation de la finance internationale par les Républicains au pouvoir depuis 15 ans'. Une dérégulation 'excessive' qui aurait ainsi permis le développement des paradis fiscaux. Bien qu’il félicite l’engagement de la France dans la 'croisade' contre les paradis fiscaux, Frédéric Tiberghien affirme que 'cela ne suffit pas (…) car les comportements ne changent pas.'
Le président de Finansol fustige ainsi la faible croissance, le chômage élevé, un déficit et une dette public supérieurs à la moyenne d'autres pays, qu’il attribue à 'un double-échec'.
Le double-échec de la finance française
Ce double-échec concerne aussi bien le secteur privé que public. 'Le secteur privé n'investit pas beaucoup dans la recherche et le développement, et il n'exporte pas assez', explique Frédéric Tiberghien. La faute, selon lui, à une 'mauvaise spécialisation'.
Concernant le secteur public, il met en cause la 'faible' redistribution des prélèvements obligatoires élevés, qu'il accuse de ne pas être 'efficace' et de 'créer des inégalités'.
Le gouvernement Macron deçoit
La finance sociale et solidaire se propose alors comme une alternative à un système économique dont la performance est remise en doute par Frédéric Tiberghien. 'Il est possible d’avoir une finance au service de l’économie réelle.' Soutenue par Emmanuel Macron lorsqu'il était candidat l'année dernière, comment est-elle reçue par le gouvernement actuel?
'Pour le moment, le gouvernement nous a un peu déçu', avoue Frédéric Tiberghien qui voit 'un divorce entre le candidat Macron et ce que fait sa majorité'. La suppression de l'ISF prévue dans la loi finance a été un coup dur pour les associations dont les dons ne sont désormais plus défiscalisés.
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