Fin de vie : un projet de loi préoccupant pour Monseigneur Bozo, évêque de Limoges
La deuxième semaine de débat sur la fin de vie s’achève à l’Assemblée Nationale. Les échanges concernent la loi dite "Falorni", relative à “l’aide à mourir”. Le 20 mai 2025, les députés ont adopté l'article 4 de cette proposition de loi. Article qui décrit les cinq conditions cumulatives pour qu'un malade puisse recourir à l'euthanasie ou au suicide assisté. Monseigneur Bozo, évêque de Limoges, membre de la commission permanente de la Conférence des évêques de France dont il est le porte parole, fait aussi partie du groupe de travail bioéthique de la CEF. Il se dit extrêmement préoccupé par ce projet de loi.
Le projet de loi relatif à l'aide à mourir voté à l'Assemblée Nationale le 25 mai 2025.. Photo de Matthias Zomer: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/personne-tenant-une-balle-anti-stress-339620/S'il se dit "en paix " en tant que disciple de Jésus, Monseigneur Bozo, évêque de Limoges, nous livre son inquiétude quant à l'harmonie sociale de la France si la loi Falorni, relative à la fin de vie, venait à être validée par le Parlement.
L'aide à mourir, ce sont les soins palliatifs (...)
Comme il nous l'explique, suicide assisté, euthanasie ou aide à mourir ne sont pas les mêmes choses. Le suicide assisté, c'est l'auto administration d'une substance létale sous le contrôle d'un professionnel de santé. L'euthanasie, c'est l'administration par un soignant de ce même produit, lorsque le patient n'en a pas la capacité. L'aide à mourir, notamment dans la "dignité", c'est plus vague. Mgr Bozo précise : "l'aide à mourir, ce sont les soins palliatifs (...) ce n'est pas la même chose que faire mourir."
La mise en péril d'un contrat social
Pour Mgr Bozo, le contrat social, aujourd'hui, est le suivant : "les plus en forme s'occupent des moins en forme". Il poursuit en expliquant que, si la loi Falorni venait à passer, cette solidarité envers les plus vulnérables serait remise en question, "car elle offre la possibilité de sortir du champ de la vie". Dans une tribune parue le 15 mai 2025, la CRCF (Conférence des représentants des cultes en France), parle d'une "culpabilité toxique - celle du fardeau."
Un chrétien sera présent jusqu'au bout.
Reprenant le chiffre mis en avant par le Dr Claire Fourcade, présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs, l'évêque de Limoges souligne : " 500 personnes par jour meurent sans soins palliatifs ". Selon lui, l'aide à mourir consisterait d'abord à mieux accompagner ces personnes, pour que leurs douleurs soient allégées. Mais si la loi passait, et qu'une personne chrétienne était confronté à l'envie de mourir d'un proche, "un chrétien sera présent jusqu'au bout."


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