Deux nouvelles propositions de loi relatives à la fin de vie ont été déposées jeudi 6 mars. L'une, sur les soins palliatifs, déposée par Annie Vidal du groupe Ensemble pour la République, fait plutôt consensus. L'autre, sur l'aide à mourir, a été déposée par le député Olivier Falorni. Elle reprend là où les débats s’étaient arrêtés juste avant la dissolution. L’examen de ces deux textes est prévu autour de la mi-mai à l'Assemblée. Pour en parler, Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, opposé à une légalisation de l’euthanasie.
Ces deux propositions seront examinées les semaines du 12 et du 19 mai.
"La gauche est du côté de la protection de la vulnérabilité." C’est au nom de cette éthique que Dominique Potier explique son opposition à la loi sur l’aide à mourir. Pour le député, cette loi n’est pas progressiste mais libérale. Elle ne donne en réalité pas accès à la liberté de choix, mais bien à un abandon des plus fragiles. "Je crois que cette liberté affirmée, affichée partout, est de fait une fiction. Les plus fragiles, les plus pauvres, les plus exclus, les plus seuls seront les premières victimes de cette politique d’euthanasie."
On demandait deux textes pour une question de clarté démocratique.
Après des débats qui ont duré plusieurs mois, les textes sur les soins palliatifs et sur la fin de vie ont été séparés. Dominique Potier salue cette décision et appelle à clarifier les deux propositions. "On demandait deux textes pour une question de clarté démocratique." Le texte sur les soins palliatifs fait consensus au sein de l’Assemblée et de l’opinion publique et s’inscrit dans une réflexion sur les logiques de programmation, de ressources humaines et de moyens. À contrario, la loi sur la fin de vie suscite de vifs débats. "Je voudrais rappeler que les soins palliatifs ont été créés comme une réponse à des pratiques euthanasiques qui ne disaient pas leur nom, placées sous une forme d’autorité du corps médical." Pour le député PS, les soins palliatifs sont la promesse de la République de ne jamais abandonner quiconque à la douleur et à la solitude.
La position particulière du député de Meurthe-et-Moselle le conduit à dialoguer avec des députés centristes et républicains. "Au-delà des programmes, il y a des courants de pensée qui peuvent réunir des députés de différentes sensibilités sur des questions fondamentales et anthropologiques." Dominique Potier souligne la liberté de pensée et la possibilité d’exprimer des différences politiques avec son parti sur cette question. "Il y a une liberté de conscience et d’expression sur ce sujet."
Au-delà des programmes, il y a des courants de pensée qui peuvent réunir des députés de différentes sensibilités sur des questions fondamentales et anthropologiques.
Grâce à la séparation des deux textes, le député pourra exprimer son opposition à la proposition de loi sur l’aide active à mourir, tout en soutenant par son vote les avancées dans les soins palliatifs. "Dès lors qu'on rentre dans la conversation en profondeur, qu'on mesure les risques, qu'on évalue la portée philosophique, spirituelle et anthropologique de la question, de l'acte de donner la mort, on perçoit un basculement, on discerne le risque. Et je pense que le débat parlementaire doit éclairer cette décision."
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