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Fin de vie : des consciences s’élèvent

Fin de vie : des consciences s’élèvent

Un article rédigé par Matteo Ghisalberti - le 20 mai 2025 - Modifié le 10 juin 2025

Face à l’enjeu éthique majeur que représente la loi sur la fin de vie, et au regard des prises de position fortes des responsables religieux, RCF Loiret se mobilise pour nourrir le débat et vous propose des interviews à des experts, des politiques, des représentants religieux.

(Photo de Olga Kononenko sur Unsplash)(Photo de Olga Kononenko sur Unsplash)

Du 16 au  27 mai, à l'Assemblée nationale aura lieu le débat sur le projet de loi sur la fin de vie. Plusieurs voix religieuses et citoyennes s’élèvent pour contester les fondements de cette loi. Si la Convention citoyenne sur la fin de vie, réunie de décembre 2022 à avril 2023, a ouvert la voie à une légalisation encadrée de l’aide active à mourir, elle a aussi formulé des garde-fous que les opposants à la loi actuelle rappellent avec insistance.

Aucune prudence 

La Convention, composée de 184 citoyens tirés au sort, a jugé que le cadre actuel était insuffisant. 76 % de ses membres se sont dits favorables à une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, mais "à des conditions strictes", parmi lesquelles « le consentement éclairé du patient, une situation médicale grave et incurable, et des souffrances physiques ou psychiques réfractaires » . Elle a aussi insisté sur la nécessité d’une "objection de conscience pour les soignants", élément que certains estiment menacé par la future loi.
 

Les responsables religieux vent debout
 

Le 6 mai 2025, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), a répondu au président Emmanuel Macron, qui avait affirmé lors d’une rencontre avec les francs-maçons de la Grande Loge de France que le débat sur la fin de vie ne devait pas être « réduit » à une opposition entre les partisans et les adversaires de la vie. Le chef de l’État appelait à se positionner selon une logique du « moindre mal ».
Dans un message publié sur X, Mgr de Moulins-Beaufort a répliqué : « Non, Monsieur le Président, le choix de faire mourir et d’aider à se tuer n’est pas celui du moindre mal. C’est celui de la mort tout court. » Pour le président de la CEF, le « choix » de « faire mourir » équivaut à « l’abandon et au refus d’aider jusqu’au bout ».

© Pierre Vincent/SNDDL

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia a également critiqué le projet de loi. Selon lui,  “si on voit les choses froidement, il n’y a aucun intérêt à faire une loi, car la loi Claeys-Léonetti suffit”. Le grand rabbin de France a également dénoncé un projet poussé à bout, au détriment des plus pauvres et en contradiction avec la nature humaine.

La CEF a également invité tous les catholiques à écrire aux parlementaires de leur lieux de résidence et aussi à imprimer et diffuser des affiches et les supports de communication.

Le 15 mai, la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), réunissant catholiques, juifs, musulmans, protestants, orthodoxes et bouddhistes, a publié une tribune évoquant une « rupture anthropologique » dangereuse. Selon eux, cette loi représenterait un « basculement radical » en introduisant « légalement la possibilité d’administrer la mort ».

Enfin, dans une tribune publiée par L’Humanité, un collectif de soignants et de citoyens de gauche a dénoncé une loi « validiste et antisociale », qui mettrait en danger les plus vulnérables.

Ces critiques convergent pour rappeler que si la Convention citoyenne a ouvert une porte, elle l’a fait avec prudence. Le respect du volontariat des soignants et un encadrement rigoureux étaient au cœur de ses recommandations – des points que le texte en cours d’examen ne semble pas suffisamment garantir aux yeux de ses détracteurs.

L'une des affiches réalisées par la CEF


 

RCF Loiret à la rencontre des acteurs du débat sur la fin de vie


Afin de mieux comprendre les enjeux du projet de loi sur la fin de vie, RCF Loiret a donné la parole à des experts, des représentants religieux – notamment l’évêque d’Orléans, Mgr Jacques Blaquart – ainsi qu’à des parlementaires Loirétains. Nous avons interviewé aussi Louis Bouffard, 25 ans, atteint de la myopathie de Duchesne, une maladie neurodégénérative.

Tous les députés du département ont été contactés.  Jusqu'à la date du vote en première lecture à l'Assemblée Nationale (27 mai 2025), seul Emmanuel Duplessy, député de la 2ᵉ circonscription du Loiret et membre du Nouveau Front Populaire – Génération.s, a accepté l’invitation de notre radio.

Vous retrouverez ci-dessous l’ensemble des interviews réalisées sur ce thème, qui seront mises en ligne au fur et à mesure de leur production.

 

Interviews :
 

 

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