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Fin de la scolarisation à Genève des enfants frontaliers : les élus français appellent au boycott des instances

Fin de la scolarisation à Genève des enfants frontaliers : les élus français appellent au boycott des instances

Un article rédigé par Victorien Duchet - RCF Haute-Savoie, le 25 septembre 2025 - Modifié le 25 septembre 2025
Journal Local · RCF Savoie Mont-BlancEdition du jeudi 25 septembre 2025 à 07h01

Rien ne va plus entre la France et Genève ! Députés, sénateurs et élus frontaliers de Haute-Savoie se sont réunis ce mercredi pour se mettre d'accord sur la réponse à donner à la décision du canton de ne plus scolariser les enfants frontaliers dès la rentrée 2026. Ils boycotteront les instances du comité régional franco genevois.

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Le contexte

Le ton monte jour après jour entre la France et Genève. En cause, l'arrêt de la scolarisation en 2026 de 2 500 enfants domiciliés en France, et inscrits dans des écoles genevoises. Une décision jugée "unilatérale" du Conseil d'Etat de Genève, qui est resté inflexible vendredi dernier, par la voix d'Anne Hiltpold, lors d'une rencontre organisée par la préfète de région et la rectrice académique. En conséquence, plusieurs milliers d'élèves, essentiellement suisses, risquent de se retrouver dans des établissements scolaires français déjà saturés. En 2018 déjà, les règles avaient changé. Mais jusqu'ici, une tolérance était accordée. Les élèves frontaliers pouvaient ainsi terminer leur scolarité obligatoire à Genève. Les enfants qui avaient déjà un frère ou une sœur scolarisée dans le canton étaient admis dans les écoles genevoises, pour autant qu’un des parents soit imposé à la source à Genève. Mais aujourd'hui, le ton a changé. Le canton veut "exclure les élèves frontaliers, des enfants", s'agace Yves Krattinger, papa d'un enfant de 10 ans, concerné par la situation, et interviewé sur notre antenne.

L'Invité local · RCF Savoie Mont-Blanc"Genève expulse nos enfants" : le cri du coeur d'un papa frontalier

Une décision "unilatérale"

Deux arguments sont avancés par le Conseil d'Etat de Genève. La pression démographique. Il n'y aurait plus de place dans les écoles du canton pour accueillir les élèves frontaliers. 85% d'entre eux sont suisses et sont appelés à travailler plus tard en Suisse. Et la question financière. Avec 2500 élèves en moins d'ici à quatre ans, le canton économisera 27 millions de francs. "Une goutte d'eau pour Genève", tance Yves Krattinger, membre du collectif Ecole pour Tous. Il revient désormais aux communes frontalières, aidées par la direction académique, de pousser les murs des établissements scolaires pour accueillir plusieurs centaines d’élèves supplémentaires dès la rentrée prochaine. Un transfert de charge insupportable pour Florent Benoit, maire de Vulbens et président de la communauté de communes du Genevois. "Si Genève continue à nous mépriser, nous pourrions bloquer les douanes. Et vous verrez, je ne donne pas cher de la survie des entreprises et des organisations suisses", menace l'élu local. 

Les élus français appellent au boycott des instances genevoises

Mercredi soir, une réunion s'est déroulée en présence de Virginie Duby-Müller, Anne-Cécile Violland, députées de Haute-Savoie, Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoie, et Florent Benoit, maire de Vulbens et président de la communauté de communes du Genevois. Des mots forts ont été prononcés à l'encontre du Conseil d'Etat genevois. "Nous souhaitons le dire sans aucun ménagement, c’est une honte. C’est un mépris, principalement pour les enfants qui vont être expulsés de leur école, C’est un mépris pour les familles, C’est un mépris pour les élus locaux français, C’est un mépris du canton de Genève pour la France. Madame HILTPOLD doit avoir honte. Honte de prendre de telles mesures et de s’enfermer dans un mutisme insupportable ! Nous parlons d’enfants et de leur développement, nous parlons de familles. Qu’ils habitent d’un côté ou de l’autre de la frontière, ils ne méritent pas d’être ainsi stigmatisés. C’est une indignité".  Les élus français ont pris unanimement la décision qu’a compter de ce jour les élus français allaient boycotter les instances du CRFPG (Comité Régional Franco-Genevois). "Si le canton de Genève refuse de reprendre un dialogue constructif nous n’hésiterons pas à prendre de nouvelles mesures. Celles-ci seront graduées et proportionnées. Nous devons être entendus, écoutés, considérés !".

© Le Journal Local (RCF Savoie-Mont-Blanc)
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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