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Festival Travelling 2022 : confidences de Mathias Gokalp réalisateur du film ‘’L’établi’’

Festival Travelling 2022 : confidences de Mathias Gokalp réalisateur du film ‘’L’établi’’

Un article rédigé par Pierre Girault - RCF Sud Bretagne, le 9 février 2023  -  Modifié le 9 février 2023

A Rennes, se poursuit ce week-end le Festival de cinéma Travelling 2022, en présence de nombreux réalisateurs et acteurs. Dimanche par exemple, Mathias Gokalp présentera son film : L'établi, qui sortira en salle le 5 avril. L’actrice Mélanie Thierry fait partie du casting comme Swann Arlaud, qui lui, sera présent en Bretagne. L’établi est l’adaptation de l'œuvre de Robert Linhart. Mathias Gokalp répond à nos questions.  

 

Affiche © Julien Panié Affiche © Julien Panié

 

- Mathias Gokalp, dans votre film vous parler d'un sujet brûlant (dans un contexte de l’après mai 68) qui a des échos en ce moment avec la mobilisation contre la réforme des retraites ?

 

Je crois que lorsqu’on s'intéresse au monde du travail sur une période relativement récente, on peut s'apercevoir que les questions qui traversent le champ social sont souvent les mêmes. En tout cas, que les choses bougent très lentement. 

 

-Justement, c'est un champ très large, le travail. Qu'est ce que vous avez voulu faire ressortir ? 

 

C'est vrai que pour mon film précédent, Rien de personnel, je m'étais intéressé aux cadres de l'entreprise. Parce que je n'aime pas trop qu'on fasse une équivalence : ‘’cinéma social’’ = ‘’cinéma ouvrier’’. En même temps, j'avais très envie de travailler sur le texte de Robert Linhart. Je pense qu’aujourd'hui le monde ouvrier a une image différente qu'à l'époque de Linhart et que les ouvriers sont devenus, un peu invisibles, mais ils sont bien là. 

 

-Vous parlez aussi beaucoup dans ce film de qui les représentent mais aussi un peu du lien politique. 

 

En mai 68 l'extrême gauche française s'est aperçue que la mobilisation du monde ouvrier pouvait être très forte. Qu'il y avait une partie de ce monde ouvrier qui était laissée pour compte par les centrales syndicales traditionnelles. C'est-à-dire les ouvriers immigrés dont les syndicats français pensaient qu'ils étaient juste là pour essayer de gagner de l'argent, retourner au pays, tirer leur épingle du jeu. Hors, mai 68 a prouvé que c'était complètement faux. L'extrême gauche s'est dit ‘’il y a un endroit où on va pouvoir politiser une population très importante”, parce que c'était des gens sans voix et sans représentation, mais très nombreux. Et parfois très politisé, très actif. Donc c'est ce que Robert Linhart est parti faire en s'engageant en usine. C'est-à-dire essayer de fédérer, de faire du syndicalisme sauvage pour une population immigrée.

 

-Mathias, parlons du choix des acteurs pour votre film. Ce sont des acteurs que vous aviez déjà en tête ou sont-ils issus de castings ?

 

Il est difficile de faire un film français, grand public, sans quelques têtes d'affiche. Je ne fais pas ça à contrecœur, parce que j'aime les têtes d'affiche (il rigole). J'aime les acteurs qui ont beaucoup travaillé. Donc c'était un plaisir de proposer le rôle de Robert à Swann Arlaud qui, je trouve, est un acteur exceptionnel. Puis des rôles à Denis Podalydès, Mélanie Thierry, Olivier Gourmet ect. Mais je n'avais pas envie qu'on reconnaisse l'acteur derrière chaque comédien et notamment chez les ouvriers. Donc on a fait des castings pour essayer de trouver des jeunes comédiens, professionnels pour la plupart, mais pas encore connus du public.

 

-Le tournage s'est fait où et pendant combien de temps ?

 

Le tournage a eu lieu sur deux sites, pour des raisons de subventions régionales. Les scènes dans et devant l'usine ont été tournées à Clermont-Ferrand, chez Michelin, dans une partie de ce qui étaient les friches. Et puis toutes les autres scènes, en famille, dans les rues, ont été tournées à Agen, dans le Lot-et-Garonne. Le tournage a été très court au regard de la durée du film et des difficultés techniques, parce que ce n'est pas simple de reconstituer une usine, mais on a tourné trente jours.

 

-Le film sort le 5 avril dans les salles françaises. Vous serez ce week-end à Rennes, pour le festival Travelling. Qu'est ce qu'il représente pour vous? 

 

C'est un festival que je connais depuis quelques années parce qu'on m’y a invité pour des courts métrages. Je me souviens d'une ambiance particulièrement chaleureuse et passionnée. Donc je suis ravi d'y retourner. 

 

-Quel lien avez-vous avec la Bretagne? Si vous en avez?

 

Mon père a fini sa vie en Bretagne. Ma sœur s'est installée en Bretagne. C'est une région que je connais très bien. Si on m'y invite, je ferais un film avec plaisir.

 

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