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Festival

RCF,  - Modifié le 6 juillet 2018
Et voici la saison des festivaux… eh bien non, des « festivals » bien sûr, même si la tentation existe ! Retour sur ce joli mot avec Jean Pruvost.
Pascal HausherrPascal Hausherr

Et d’ailleurs pour prévenir cette mauvaise tentation, nos dictionnaires, à commencer par celui de Littré, nous offrent toujours une citation forgée ou littéraire au pluriel. Littré déclare par exemple : « On annonce plusieurs festivals pour cet hiver ». Eh bien corrigeons tout de même : « on annonce plusieurs festivals pour cet été » ! Cela étant d’où vient le mot « festival » ?

Il est bien sûr lié au mot "fête", et c’en est même au départ l’adjectif : fête-festival. Si on veut remonter aux origines, il faut repérer le latin feriae, désignant à la fois les jours de repos et les jours de fêtes, rattachés au latin festus, signifiant solennel, peut-être issu du mot fas, loi religieuse, et fanum temple. Tous ces mots sont liés. Du bas latin feria, est né le mot foire, désignant la fête et le marché, et en passant par l’espagnol feria, jour de fête, nous est venue récemment et dans le midi la féria, attestée en 1926, avec notamment des courses de taureaux, malheureux taureaux pris inhumainement en otage dans quelque chose qui n’est pas une fête pour eux.

De l’autre côté, est bien sûr né, du latin festa, le mot « fête » mais aussi « festival ». Et les évêques de la première église échangeaient entre eux des lettres appelées festivales, du latin festivus, dans lesquelles ils évoquaient le calendrier des fêtes. Et puis, festival est passé en Angleterre, pour nous revenir en 1830, avec un sens restreint par rapport à aujourd’hui.

Aujourd'hui, le mot festival correspond en gros à une manifestation d'envergure dans un art, le cinéma à Cannes par exemple. Mais en 1830, point de cinéma, un festival, dixit Pierre Larousse, est alors une « grande fête musicale allemande », ce qui bien sûr s’est élargi à d’autres pays, dont l’Amérique, et là Larousse n’est pas tendre… En 1864, il affirme que « Les Anglais et les Américains dont les aptitudes sont à peu près nulles » - là franchement il exagère - organisent des « concerts monstres dans lesquels le but est atteint si l’on est parvenu à réunir dans une salle immense de véritables armées. » Eh bien, c’est tout l’inverse à RCF, on bénéficie de millions d’auditeurs, pour écouter un formidable festival sur les ondes, sous la houlette de notre chef d’orchestre Stéphanie, dans la Matinale, puis après 9h d’Antoine Bellier. Eh bien je leur rends hommage. A eux deux : c’est un festival de talents…

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