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RCF Fermeture de la clinique de Coutances : des répercussions en cascade

Fermeture de la clinique de Coutances : des répercussions en cascade

Un article rédigé par Gareth Liron - RCF Calvados-Manche, le 22 mai 2024  -  Modifié le 25 mai 2024

La liquidation judiciaire de l’établissement est quasiment actée. Il ne reste que le verdict officiel prévu pour le 28 mai. L’offre de soin est déjà de toute façon en grande partie arrêtée depuis six mois et transférée dans la clinique de Saint-Lô. Une situation qui a de lourdes conséquences pour les habitants.
 

Inquiet, le personnel de la clinique de Coutances attend le verdict devant le tribunal de commerce ©RCF Manche Inquiet, le personnel de la clinique de Coutances attend le verdict devant le tribunal de commerce ©RCF Manche

Il est quasiment 19 h ce mardi 21 mai quand Valérie Boloré, la représentante des salariés de la clinique de Coutances, quitte l’enceinte du tribunal de commerce. Émue, elle explique à ses collègues que l'administrateur judiciaire a demandé la mise en liquidation de l’établissement privé. Le verdict est attendu une semaine plus tard. Maître Lebar, avocat représentant les salariés de Coutances, vient éteindre les espoirs : « Il y a 99.9 % de chance que la clinique soit placée en liquidation judiciaire ». Ce sera le funeste destin de l’offre de soin privé du coutançais : sa disparition au profit d’un rassemblement des activités sur le site de la clinique de Saint-Lô. Un site qui appartient aussi au groupe AVEC et qui est également en redressement judiciaire. L’entreprise a déjà largement entamé sa réorganisation sur le site du chef-lieu du département, laissant les habitants du Coutançais orphelin d’une large partie de son offre de soin.
 

Reportage : la clinique de Coutances certainement placée en liquidation judiciaire

Coutances, désert chirurgical

Avec la réorganisation de ses activités à Saint-Lô, le groupe AVEC prévoit la vente des murs de la clinique de Coutances pour renflouer ses activités. Deux acheteurs seraient intéressés, mais aucune information n’a filtré concernant leurs projets. Des projets qui ne sont pas forcément liés au monde de la médecine. Aujourd’hui dans le bâtiment de la clinique Henri-Guillard,  trois pôles se partagent l'espace : 
- D’abord l’imagerie médicale, indépendante et qui possède une partie des murs.
- La chirurgie, pilotée par le groupe AVEC qui représente huit spécialités : digestive, esthétique, orthopédique et traumatologique, thoracique, hépato gastro-entérologie, ophtalmologie, rhumatologie et urologie.
- Une dizaine de praticiens libéraux proposant des consultations pré et post opératoires.


Pour l’imagerie médicale, l'avenir reste à négocier. Les chirurgiens quant à eux, sont redéployés à Saint-Lô pour ceux qui souhaitent poursuivre avec le groupe. D'autres pourront partir dans les secteurs de Vire, d’Avranches, de Cherbourg ou de Caen pour pratiquer. Pour les habitants, la distance s’allonge pour bénéficier d'actes chirurgicaux. Il ne reste à l'hôpital public de Coutances que de la chirurgie en traumatologie.

Des praticiens à la rue, des salariés orphelins

Pour la dizaine de praticiens en libéral qui exerçaient au sein de la clinique, il va falloir probablement déménager. Pour l'instant, ils peuvent encore recevoir les patients dans les murs de la clinique jusqu’au 28 mai. Si la liquidation est actée, il faudra pour ces praticiens trouver un arrangement temporaire avec l’administrateur du dossier pour utiliser les locaux jusqu’à la vente définitive. Le docteur Denis Pasero espère trouver un terrain d’entente : « On a des dizaines voire des centaines de patients qui va falloir avertir et surtout il faudra trouver un autre lieu, tout ça ne se fait pas en deux mois ». L’enjeu est de rester à Coutances auprès de la patientèle. « On est une dizaine de médecins dans ce cas, ce n'est pas un médecin à qui il faut trouver un bureau, il faut trouver dix bureaux ».

Pour les salariés de la clinique de Coutances, seulement 20 sur les 56 pourront rejoindre le pôle de Saint-Lô. Les autres se verront proposer un poste dans une autre branche du groupe AVEC, souvent très loin du département. Un personnel qualifié et de qualité qui a perdu confiance dans la direction d’AVEC. « Vous croyez ?? Non, pas du tout », réagit Agnès quand on lui demande si elle va rester dans l’entreprise. À 60 ans, elle préfère finir sa carrière d’aide-soignante en tant que remplaçante. D’autres nous ont confié vouloir changer de secteur d’activité.

 

Dominique Bourdin, le maire de Coutances et Jacky Bidot, le président de l’intercommunalité de Coutances Mer et Bocage, étaient aux côtés des soignants. « Je suis triste comme quelqu’un qui a perdu un être cher, surtout qu’on aurait pu le sauver » a réagi ce dernier. Selon lui, le bassin de population qui gravitait autour des soins proposés par la clinique de Coutances est de 80 000 personnes

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