Faut-il réguler le Tour du Mont-Blanc, l'un des itinéraires de randonnée les plus populaires ?
C'est une petite phrase que l'on entend à Saint-Gervais. Le maire Jean-Marc Peillex souhaite réguler un des itinéraires de randonnée les plus prisés, le Tour du Mont-Blanc, ou sa variante, au départ des Houches, en passant par le col de Tricot, avant de redescendre sur le refuge de Miage. Un appel qui survient au lendemain d'un été particulièrement sur fréquenté dans le Pays du Mont-Blanc.
©Gauthier Drouin, les amis de l'UTMBA, à, à la queue leu-leu
L'automne est là, l'été est derrière nous ! Les touristes et randonneurs aussi, au moins pour la plupart. Mais sont-ils plus nombreux à privilégier les itinéraires de randonnées les plus prisés ? Exemple sur le Tour du Mont-Blanc. Selon un rapport de l'association des amis de l'UTMB Mont-Blanc, entre le 6 juin et le 1er septembre, le nombre de passages sur le tracé est estimé à 44 322, pour une fréquentation journalière atteignant souvent le millier de personnes. "Des scènes de queue leu-leu semblables à la sur fréquentation de l'Everest", déplore le maire de Saint-Gervais dans un communiqué. Des scènes similaires sont observées aux Aiguilles Rouges, le cirque du Fer A Cheval, et dans les montagnes du bassin annécien. "Quand il faut faire la queue pour accéder au fauteuil de la Tournette, ça n'est pas agréable", note Brigitte Scotton. La présidente de la Fédération Française de Randonnée Pédestre de Haute-Savoie, forte de 4200 membres, et d'une quarantaine de clubs, alerte également sur le comportement de certains randonneurs. "On voit des gens qui n'ont aucun équipement, qui ne s'informent pas sur la météo dans des endroits pourtant sensibles".
La régulation, une solution ?
Pour dissuader "les hurluberlus" de venir, et limiter la sur fréquentation de ces sites l'été, le maire de Saint-Gervais Jean-Marc Peillex appelle à la régulation de l'itinéraire du Tour du Mont-Blanc. "L'interdiction de bivouac et l'obligation de réservation en refuge pour accéder aux sites sont deux solutions qui pourraient permettre aux montagnes de respirer", explique-t-il dans un communiqué. Avis partagé par Brigitte Scotton. "Oui, il faut réguler. Sinon, c'est la porte ouverte à des installations de bivouac n'importe où, et c'est la biodiversité qui en prend un coup". Tout en nuançant ses propos. "Il ne faut pas non plus tomber dans l'extrême inverse, ne pas privatiser la montagne", explique Brigitte Scotton.
La nouvelle culture instragrammable
L'impact des réseaux sociaux ne doit pas être sous-estimé. Dans la Vallée de Chamonix, la clientèle instagrammable des Pays du Golfe a nettement augmenté, conduisant à la "surconsommation touristique". "C'est pourquoi à la FFR nous privilégions les itinéraires moins connus auprès de nos adhérents", explique Brigitte Scotton. Le maire de Saint-Gervais souhaite redonner de l'authenticité à la randonnée, soit"la découverte respectueuse d'un milieu fragile et précieux".
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