Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ?

Une inquiétude croissante chez les jeunes

Le désir de ne pas avoir d’enfants en raison de la crise écologique est un phénomène en pleine expansion, notamment chez les jeunes générations. Selon une étude publiée dans The Lancet, 39 % des jeunes interrogés dans dix pays développés — dont la France — hésitent à faire des enfants. Une tendance révélatrice, selon Sophie Izoard, d’un climat d’angoisse collective, mais aussi d’un changement profond dans la manière d’envisager l’avenir.

Cette inquiétude n’est pas nouvelle. Déjà à la fin du XIXe siècle, Malthus alertait sur la surpopulation, en expliquant que la croissance démographique allait dépasser les capacités de production. 

L’enfant, nouveau coupable de la crise écologique ?

À l’heure où chaque geste est compté dans la lutte contre le réchauffement climatique, certains en viennent à considérer la naissance d’un enfant comme une menace environnementale. Un raisonnement que Sophie Izoard juge réducteur :

Il y a cette idée que chaque enfant qui naît aggrave la pression sur les ressources. On préfère réguler les naissances comme on régule le marché carbone, plutôt que de repenser nos modes de consommation. 

Dans une société marquée par l’individualisme, il devient plus facile de culpabiliser le désir d’enfant que de remettre en cause nos modes de vies.

Vers un imaginaire renouvelé ?

Mais comment réenchanter l’avenir et redonner du sens à la transmission ? Pour Sophie Izoard, cela passe par un changement de paradigme : quitter la logique « technocratique » où on voudrait réguler les naissances comme on régule le marché carbone.

Éduquer un enfant, c’est fondamentalement un acte de lâcher-prise. Donner la vie, c’est prendre part à une histoire qui nous dépasse.