EVANGILE DU 23 AVRIL DAVID BUICK
Alors qu’il enseigne à la synagogue, Jésus fait allusion à un épisode remarquable de « pain
descendu du ciel » du temps de Moïse. L’Ancien Testament nous raconte comment Dieu a
pourvu à l’alimentation de son peuple entre sa sortie d’Egypte et son entrée dans le pays
promis : l’Eternel a fait tomber de la « manne », décrite en Exode comme ressemblant « à des
graines de coriandre... blanche... elle avait un goût de gâteau au miel » (Ex 16 :31).
Ce « pain du ciel » était certes un véritable miracle qui se renouvelait jour après jour pendant
des années, mais ici Jésus attire l’attention sur les limites de ce prodige : de toute évidence,
tous ceux qui ont mangé cette manne ont fini par mourir un jour. C’était bien un miracle de
Dieu, mais cela restait une intervention provisoire au cours de leur vie mortelle. Ce pain béni
a alimenté leurs corps, mais il n’a rien fait de plus.
C’est alors que Jésus se présente comme le véritable pain qui descend du ciel. Contrairement
à la manne d’autrefois, il nous fait comprendre que ce pain n’est pas destiné à une
alimentation physique, au maintien de la vie biologique. La portée du miracle de la manne
dans le désert n’est pas allée au-delà de la vie terrestre, ses bénéficiaires sont morts ; mais en
parlant de ce véritable pain du ciel, Jésus évoque la résurrection au dernier jour et ce qu’il
appelle la « vie éternelle ». Ailleurs dans ce même Evangile de Jean, Jésus décrit cette vie
éternelle non pas en termes de durée mais comme la capacité à connaître Dieu (Jn 17 :3).
Cette allusion à la vie éternelle nous aide aussi à comprendre que lorsque Jésus parle de
« manger de sa chair et boire de son sang », ce n’est pas à prendre au pied de la lettre, pas
plus que lorsqu’on nous dit « je donne ma main à couper ». Au contraire, c’est une façon pour
le Seigneur d’évoquer une toute autre dimension de vie au-delà de cette vie présente,
matérielle.
C’est bien cela que la manne d’autrefois n’a pas pu apporter. Tous les dispositifs du temps de
l’Ancien Testament, tous les miracles de cette époque-là, aussi spectaculaires qu’ils soient,
n’ont pas donné cette vie éternelle. Le Christ a changé tout cela. En devenant lui-même « le
pain qui descend du ciel », le vrai, en incarnant littéralement la réalité de la vie divine au milieu
de notre humanité, il nous ouvre le chemin pour connaître Dieu. Il nous apporte une
dynamique de vie qui s’inscrit dans notre quotidien pour en dépasser toutes les limitations et
les faiblesses et y apporter du sens de façon durable, même au-delà de la mort. « Manger »
et « boire » du Seigneur, c’est bien plus qu’un petit dépannage miraculeux au cours de notre
vie mortelle : c’est accepter de se laisser transformer.
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