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Eva Ngalle, survivante des violences conjugales, crée une application pour parents séparés
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Eva Ngalle, survivante des violences conjugales, crée une application pour parents séparés

Un article rédigé par Violaine Rey - RCF Haute-Savoie, le 7 mars 2024  -  Modifié le 7 mars 2024
3 Questions à... · RCF Savoie Mont-Blanc Ti3rs : l'application qui protège les victimes de leur ex-conjoint violent

Eva Ngalle a été victime pendant plusieurs années de la violence de son ex-conjoint. Après la séparation, elle a été forcée de garder un lien avec son agresseur qui est également le père de son fils. Pour faciliter une communication saine et sécurisée, la Chambérienne a créé l’application Ti3rs.

© Facebook Ti3rs App © Facebook Ti3rs App

La violence se poursuit après la séparation

 

Après huit années de violences physiques et psychologiques, Eva Ngalle se sépare de son compagnon. Mais la garde de leur jeune fils, sa scolarité, son planning, l’oblige à maintenir un lien avec son agresseur. “Il y avait beaucoup d’insultes, beaucoup de menaces aussi” se souvient la jeune femme. “Surtout, il y avait une multitude de textos, d’appels, ça pouvait être 40, 50, 100 fois par jour”.
Une omniprésence de la violence, même après le départ, qui a freiné Eva Ngalle dans sa reconstruction. Un constat qui l’a poussé, en décembre 2023, à proposer, à d’autres parents dans sa situation, une application de modération.

Choisir les temps d'interactions, se protéger de la violence

 

L’application Ti3rs revêt différentes fonctions qui visent toutes à protéger le parent victime en créant un nouveau numéro, réservé aux échanges avec l’ex-conjoint et en modérant leurs contenus.
Le premier paramètre permet de choisir les moments de la journée où l’utilisateur souhaite recevoir des notifications de l’autre parent. “C’est pour éviter le harcèlement” explique Eva Nagalle. “Ça peut être le soir quand les enfants sont couchés, quand on a fini sa journée, qu’on est un peu plus tranquille pour les lire”. 

Ti3rs propose aussi une fonction “filtres à injures, chaque insulte détectée est remplacée par le terme “mots fleuris”. Ainsi, le motif du message est inchangé, mais la victime n’est plus confrontée aux injures.
Enfin, pour accompagner les utilisateurs dans d’éventuelles démarches juridiques, un historique des échanges (non filtrés) est conservé. “C'est pour éviter les captures d’écrans que l’on a besoin de faire si on veut aller porter plainte (...) c’est un PDF que l’on peut télécharger, imprimer, envoyer à son avocat” termine la créatrice.

Préserver son enfant

 

Si l’application allège la charge mentale du parent, elle diminue également le stress ressenti par l’enfant, objet et sujet des discussions. “Ça permet de ne pas voir le parent victime recevoir plein de messages et se sentir mal” explique Eva Ngalle. “Moi, mon fils a peur du téléphone, quand il voit s’afficher un numéro inconnu”.
En ouvrant une zone de dialogue sécurisée, Ti3rs évite que l’enfant ne soit le messager de ses parents séparés.

 

Ti3rs est en déploiement partout en France
Depuis le mois de décembre 2023, l’application est téléchargeable sur tous les portables, au prix de 9,90 € par mois. Des associations comme Savoie de Femmes ou l’AVIJ des Savoie distribuent gratuitement des abonnements, à Ti3rs, aux victimes, en partenariat avec la CAF. D’autres initiatives similaires sont en discussion dans le Rhône et le Val d'Oise.

 

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3 questions à - RCF Savoie Mont-Blanc
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
3 Questions à... · RCF Savoie Mont-Blanc

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