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Etre migrant avec les migrants

Etre migrant avec les migrants

Un article rédigé par Caroline Kowalski - le 24 juin 2025 - Modifié le 24 juin 2025
Le grand invitéÊtre migrant avec migrants pendant 5 jours. Stéphane Leleu

La pastorale des migrants du diocèse d'Arras propose à une douzaine de personnes de passer cinq jours à Calais au service des associations qui œuvrent aux côtés des exilés. Les explications de Stéphane Leleu, responsable diocésain du pôle écologie intégrale et fraternité.
 

©RCF©RCF

Cinq jours en terre inconnue à deux pas de chez soi… La Pastorale des Migrants du diocèse d’Arras a pris au mot le pape François. Si les encycliques Laudato Si' et Fratelli Tutti incitent les Chrétiens à « entendre le cri de la Terre et des pauvres », pourquoi ne pas se forger sa propre opinion sur la situation de ceux qui ont fui leur pays dans l’espoir d’un avenir meilleur ?

« Rendre visibles ceux qui sont invisibles »

Encouragé par son évêque, Stéphane Leleu ne craint pas de s’appuyer sur la carte d’identité du Chrétien pour présenter cette initiative radicale, loin de tout voyeurisme mais destinée à « rendre visibles ceux qui sont invisibles ».

Je crois que c’est notre mission propre de chercher dans le visage des pauvres, le visage-même du Christ. Les derniers papes l’ont dit, toute l’Eglise est invitée à se faire proche des plus petits.

« C’est l’occasion de se faire proche. »

La Doctrine Sociale de l’Eglise ne dit pas autre chose, rappelant l’égale dignité de tous les hommes du début à la fin de la vie, et le devoir de préserver la maison commune, cette Terre donnée à tous, et pour tous.

Pour la partie incarnée de l’invitation, les bénévoles ne sont pas abandonnés à eux-mêmes : ils s’inscrivent dans le cadre défini et la démarche éprouvée d’associations calaisiennes connues et reconnues, comme SALAM ou le Refugee Women’s Centre. Les échanges se feront par exemple à l’accueil de jour du Secours Catholique qui offre un espace protégé de ressourcement, de répit, de détente et d’information. Ils pourront aussi aider au tri et à la distribution de vêtements. Et globalement prendre un temps de recul pour mieux appréhender la situation migratoire et l’évolution des politiques sur ce sujet.

Au-delà des chiffres sur la migration, rencontrer des hommes, des femmes, des visages avec des attentes humaines mais aussi spirituelles, des doutes et des espérances… C’est l’occasion de se faire proche. Dans la parabole du bon samaritain Jésus nous invite à aller vers cet autre, qui n’est pas forcement de ma tribu mais qui souffre. Je me dois d’être à ses côtés.

Un engagement ponctuel qui ne se fait pas sans préparation, ni prise en compte des risques « mesurés »... Les bénévoles, généralement déjà sensibilisés à la situation des migrants dans la région, sont formés à la possibilité de violences.

« Nous voulons leur témoigner de toute notre humanité »

A ceux qui pourraient voir dans cette démarche une forme d’appel d’air pour davantage de candidats à la traversée de la Manche, illégalement installés sur nos côtes, Stéphane Leleu n’oppose pas la langue de bois.

Ces personnes sont en effet en situation irrégulière. Mais nous ne sommes pas allés les chercher. Elles sont là. Des hommes, des femmes, des enfants qui ont fui la guerre, l’insécurité, la faim ou les problèmes de santé. Nous voulons leur témoigner de toute notre humanité parce que c’est la situation qui se présente à nous. Mais ne perdons pas de vue qu’ils sont le visage du Christ. Et que par là-même ils nous permettent d’accéder à notre propre salut. Cela vaut pour toutes les personnes en situation de fragilité autour de nous. 

Le grand invité - RCF Hauts de France
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le grand invité
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