« Etre mère auprès des mères » : la Tilma fête ses 10 ans

RCF Sud Bretagne, le 23 mai 2022 - Modifié le 31 mai 2022
3 questions à (Sud Bretagne)Vannes : l'association la Tilma fête ses 10 ans

Messe d'action de grâce, méchoui, jeux, rétrospective en images, défilé de mode... Le samedi 21 mai, les membres et amis de la Tilma étaient rassemblés nombreux pour célébrer les dix ans de l'association. Dix années au service des femmes enceintes isolées et en précarité.

Gâteau d'anniversaire pour les dix ans de la Tilma ©Chrétiens en MorbihanGâteau d'anniversaire pour les dix ans de la Tilma ©Chrétiens en Morbihan

Qu'est-ce qui a le plus évolué en 10 ans, dans votre façon d'accompagner les femmes ? 

 

Isabelle de Préville, directrice de la Tilma : « Elles se sont chargées assez vite de nous faire abandonner nos préjugés sur les raisons qui font qu'elles viennent, sur ce dont elles ont besoin... En fait, on est toujours surpris et il faut se laisser surprendre pour pouvoir au mieux les aimer et se laisser aimer. Ce qui est important c'est ce cœur à cœur, on a découvert que se laisser aimer par elles c'était essentiel dans notre engagement. »

Quelles ont été les étapes structurantes pour l'association ? 

 

« Il y a eu des jalons, d'abord des portes-ouvertes pour les professionnels du département. ça a été l'occasion de rassurer sur la façon dont on allait accompagner et travailler en partenariat avec les professionnels du social, du médical, associatifs... mais aussi de montrer notre désir d'être liée au diocèse. 
Ensuite, il y a eu un pèlerinage à Lourdes quand l'association a eu cinq ans. ça a été vraiment extra pour les mamans d'être avec les diocésains, auprès de l'évêque et de faire tout ce parcours autour de la grotte et des différents lieux de Lourdes. Ce pèlerinage a scellé des relations entre celles qui ont participé pour toujours, ça a été fondateur autour de la Sainte Vierge. On a également reçu la confirmation qu'on attendait, à savoir que l'évangélisation à la Tilma se fait sans qu'on parle de Dieu, mais simplement par la charité, en aimant et en se laissant aimer. 
Et puis, il y a eu un voyage au Puy du Fou, on était cinquante, logés dans une auberge de jeunesse et à courir ensuite les spectacles. C'est venu confirmer que ce qu'on veut proposer à la Tilma c'est la vie de famille et initier les mamans aux petits rituels qu'on peut avoir, marquer les étapes de l'année avec la galette des rois, les anniversaires, une sortie à la plage... Toutes ces petites choses qui viennent sceller la cellule familiale et qui font qu'un enfant se sent aimé et épaulé pour la vie. »

Paroles de mères

 

Malia*, maman de jumeaux :

 

« Quand je suis arrivée à la Tilma, j'étais enceinte de 6 mois et j'avais plein de problèmes. Ils m'ont bien accueilli, je n'avais plus de stress. Au départ, je croyais que j'allais accoucher très tôt, finalement non et j'ai pu accoucher sans césarienne. Jusqu'à aujourd'hui où mes bébés ont 4 mois, il y a toujours une bénévole qui passe la nuit avec moi. Elles m'ont encouragé pour l'allaitement des jumeaux, maintenant je suis à l'aise. Vraiment, la Tilma c'est beau et je n'oublierai jamais ce qu'ils ont fait pour moi. »

 

Aminata*, épouse et mère d'une petite fille :

 

« J'ai découvert la Tilma par l'accueil de jour, où je suis allée quand j'avais besoin d'affaires pour ma fille. 
Maintenant je suis bénévole le mardi et le jeudi au vestiaire. On prend le petit déjeuner ensemble parfois et l'après-midi on fait des activités, de la couture, on fabrique des boucles d'oreilles. ça m'apporte beaucoup de connaissances, je m'améliore dans ma communication avec les gens, ma fille aussi s'intègre petit à petit, au départ, elle ne voulait pas que d'autres personnes la tiennent et maintenant ça va. Je découvre un autre monde, d'autres personnes. »

 

Mélanie et Laura* :
 

« En voyant les photos aujourd'hui, j’ai à nouveau ressenti les émotions du temps ou j’étais à la Tilma (il y a 5 ans ndlr.) J’avais envie de pleurer. Je me sentais bien. Sentiment d’appartenance les unes aux autres. Quand on est dans notre solitude, on est dur pour tenir et quand on vient là, on lâche, on dit nos émotions. Ici c’est les miens. Tu vois, je ne connais pas Fanny mais j’ai l’impression de la connaître… La Tilma c’est notre petite parenthèse. »

 

* Pour des raisons de confidentialité, tous les prénoms ont été modifiés (ndlr.)

Et l'avenir de la Tilma ?

 

Isabelle de Préville : « Aujourd'hui, on a un conseil d'administration solide avec des compétences de recherche de fonds, de communication... De façon à ce que ça continue dans la durée. Il n'y a pas forcément de désir de grandir, parce qu'il faut que la Tilma reste à dimension familiale, mais on va développer l'accueil de jour qui existe déjà, où toute femme peut venir se poser, échanger, utiliser aussi notre vestiaire. ça a du sens à tous points de vue ce lieu d'échange. Le désir qu'on a pour les années qui viennent, c'est que la Tilma fasse partie du paysage du diocèse de Vannes et soit repérée comme un des lieux où vivre la charité et que tout le monde se sente partie prenante, il y a plein de façons de s'engager à la Tilma, mais, que ce soit vraiment l'affaire de la famille du diocèse, parce que nos mamans ensuite elles partent et vont habiter dans différents lieux du Morbihan et il faut que la paroisse où elles sont continue à être un repère pour elles et le lieu de leur réseau. »

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